
MOVIE MINI REVIEW : critique de À la poursuite de demain
Tomorrowland ! Attraction culte de Disneyland ! Et nouvelle adaptation ciné d’un manège maison, après « l’inoubliable » The Haunted Mansion (Le manoir hanté et les 999 fantômes, avec le fantôme d’Eddy Murphy) et la franchise Pirates des caraïbes (qui a vitrifié le talent de Johnny Depp tout en remplissant son compte en banque en zillions de zillions de dollar$).
Après les spectres qui font pas peur et les flibustiers en papier mâché pixélisé, place à l’utopie version Mickey! Et c’est Brad Bird (transfuge de Pixar qui a eu la très mauvais idée de passer aux films live, coucou le ridicule Mission: Impossible – Protocole fantôme) qui nous offre ce pamphlet dégoulinant de mièvrerie et d’eugénisme néo-rétro-steam-punk-bidule!
Tout commence en 1964 à l’exposition universelle de New York. Époque bénie (ah bon?) à la société parfaite (heu… la ségrégation, la guerre froide, quelqu’un???) où le futur avait encore un avenir radieux (au secours!!!) tout chromé et (surtout) bien blanc comme il faut (WASP for ever!). Le jeune Frank Walker, qui a inventé le réacteur dorsal-machin à Rocketeer, rencontre la mimi Athena et sa vie va être bouleversée… Mais on s’en fout c’est pas son histoire à ce morveux insupportable!
Tout (re)commence en 2014. Casey Newton (clin d’œil/coup de coude/clin d’œil d’une finesse absolue), teenager rêveuse-rebelle-idéaliste-génie-qui-s’ignore fait les 400 coups et se retrouve avec un pin’s magique (un pin’s putain!!!) qui la propulse dans des aventures rocambolesques à la recherche de la mythique mégapole scientifico-utopique Tomorrowland. Mégapole située dans une dimension parallèle (défense de rire) où tous les scientifiques idéalistes du monde mondial se sont retrouvés pour inventer des trucs super sans jamais les partager avec nous autres pauvres crevards de terriens qui méritons de rester dans l’ignorance et la misère. Et Casey (l’hystérique Britt Robertson, vue dans Cake), messie des temps futurs de maintenant de dans demain va devoir sauver le monde de la destruction programmée!
La question, la grande question, l’immense question qui se pose après avoir vu ce spot de pub géant à la gloire de la pensée disneyenne qui semble vouloir se transformer en religion et rivaliser avec la scientologie, c’est de savoir si le pauvre Brad Bird s’est rendu compte, un seul putain d’instant, de ce qu’il était en train de faire. C’est que, derrière sa triste photocopie de l’intégrale de Steven Spielberg (et d’autres), se cache un message proprement stupéfiant. À la poursuite de demain fait carrément dans l’eugénisme. Un eugénisme mielleux, infantile et (faussement) naïf, à la gloire d’une caste d’élus s’extirpant de la médiocrité humaine. Cette cité de Tomorrowland, qui remplace le classique logo d’ouverture Disney à l’effigie du château de la Belle au bois dormant est un symbole terrifiant. Le symbole d’un film orwellien malgré lui. Un film qui idolâtre un totalitarisme du rêve et de l’illusion du bonheur accessible à une minorité cooptée et triée sur le volet.
Brad Bird, qui copie JJ Abrams qui copie Spielberg (merci encore Damon Lindelof, le fossoyeur de la culture geek) passe complètement à côté de son sujet. La mégalopole Tomorrowland (sa création, ses habitants, ses inventions) passe totalement au second plan. Seul compte le culte imbécile de l’optimisme béat made in Disney. Irradié d’une esthétique néo-retro ringardissime (au secours Hugh Laurie, sa perruque et ses fringues ridicules) et pompé éhontément sur tout ce qui bouge (coucou Raffey Cassidy/Athena, fusion grotesque entre l’enfant robot David du triste A.I. intelligence artificielle et l’androïde Tima du génial Metropolis de Rintaro) À la poursuite de demain, qui ose se revendiquer de Gustave Eiffel, Jules Verne et Thomas Edison, se vautre dans le nawak permanent et se conclut par un final sidérant où tous les rêveurs du monde se donnent la main, dans un champs de blé qui rappelle les champs Élysées antiques, pour se rendre à Disneyland, paradis écolo-branchouille-hipster ultime d’une société moderne infantilisée à l’extrême. Avec ce film, l’empire culturel totalitaire geek omniscient Disney/Marvel/Pixar/Lucasfilm nous a livré ni plus ni moins que son évangile taré…
WHAT THE FUCK???????????????
En salles depuis le 20 mai
2015. USA. Réalisé par Brad Bird. Avec George Clooney, Britt Robertson, Raffey Cassidy…
La critique à Jane c’est par là…
Tomorrowland, Bande Annonce VOST HD par DailyMars
Finalement, vous avez aimé quoi cette année?
Qu’est-ce est « dr NO approved », et que vous voudriez nous recommander ?
Pardon, je voulais dire « quels sont les films « dr No approved ». désolé, merci.
Il suffit de lire ses critiques ici : https://dailymars.net/category/1-cinema/le-cabinet-du-dr-no/ ou attendre son Top 2015 (le Top 2014 est disponible, en faisant une recherche en haut à droite)
thanks !
Un film inspiré par un parc d’attraction…Du pain bénit pour le Docteur!Critique intéressante ceci-dit.
Simplement parce que la culture c’est comme la confiture… Tomorrowland n’est pas une attraction de Disney, c’est une zone dans laquelle on trouve des attractions (space mountain, monsters inc, stich’s great escape, carroussel of progress…). Voila, ça n’apporte pas grand chose à la critique du Dr mais c’est une différence avec les deux autres films (haunted mansion, pirates des caraïbes) qui laisse un poil plus de liberté et d’ouverture au scénario.
Pas d’accords à 100% avec votre analyse. Ouais si on enlève pas la peinture on tombe sur du Disney mais en grattant un peu on a ce discours, « C’est à vous d’écrire votre futur et de changer ce monde »… Et un Disney qui fait référence à Jules Verne, Eiffel, Edison et Nicolas Tesla … Ils veulent bien faire passer un message. Non ce film se veut positif mais de mis en garde.