MOVIE MINI REVIEW : critIque de Amours cannibales

MOVIE MINI REVIEW : critIque de Amours cannibales

Note de l'auteur

AMOURS-CANNIBALES

 

 

 

Carlos est un tailleur réputé de Grenade la pieuse. Un homme sans histoire mais d’un perfectionnisme qui vire à la maniaquerie. Sa petite vie étriquée est réglée comme du papier à musique. Mais sa nouvelle voisine, l’exubérante roumaine Alexandra, va foutre un bordel pas possible dans son cerveau rigide et rongé par la routine. Sinon Carlos c’est aussi un redoutable psychokiller qui trucide et déguste, délicatement saisies à la poêle, de savoureuses escalopes de femmes… Comme une variation toute personnelle du désir charnel… Carlos c’est un cannibale quoi! Mais un cannibale «normal».
AMOURS CANNIBALES c’est granadian psycho. Et Carlos la fusion improbable entre Patrick ‘AMERICAN PSYCHO’ Bateman, Norman ‘PSYCHOSE’ Bates et Buffalo ‘LE SILENCE DES AGNEAUX’ Bill. La description clinique et tétanisante d’un tueur à la perfection inhumaine. Et l’humanité, c’est précisément (et paradoxalement) ce que tente de retrouver Carlos avec la folie du désespoir.  Ce n’est plus un être humain. Juste une machine de mort aux papilles en fusion. Et c’est en jouant un peu à VERTIGO que ce terrifiant barbu (l’incroyable Antonio de la Torre clone d’Alan Rickman) va s’humaniser à sa façon.
Avec cette chronique sépulcrale, blindée de plans fixes envoutants (la scène d’ouverture est incroyable et les mises à mort rituelles sont envoutantes), Manuel Martín Cuenca nous plonge dans la folie humaine. Une folie à l’épure spectaculaire. AMOURS CANNIBALES fuit le gothique clichetonneux et sanguinolent d’un cinéma de genre ibérique en perdition (coucou [•REC] 4, la review ici) pour se rapprocher du minimalisme cérébralo-taré autrichien (coucou Michael Hanneke). Carlos est un spectre, un putain d’antechrist à la recherche de la rédemption. Et de ce truc qui rend tout chose. L’amour…
Un putain de thriller hitchcockien envoutant à l’érotisme déviant…

En salles depuis le 17 décembre
2013. Espagne/Roumanie/Russie/France. Réalisé par Manuel Martín Cuenca. Avec Antonio de la Torre, Olimpia Melinte, María Alfonsa…

 

La critique à Raymond c’est par là!

 

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