MOVIE MINI REVIEW : critique de Aux yeux de tous
Quand ils ne s’amusent pas à remaker (pour ne pas dire massacrer) leur propre patrimoine cinématographique comme des pangolins en rut, les producteurs hollywoodiens s’attaquent avec voracité au cinéma international !
L’inconnu Billy Ray adapte lui-même et pulvérise au cynisme de synthèse et au crétinisme abyssal l’argentin Dans ses yeux de Juan José Campanella. On oublie la fabuleuse trame politico-romantique (l’action se déroulant au moment de la difficile transition démocratique), le pauvre Billy la métamorphosant en thriller arthritique pour stars en perditions…
Des flics de la police des fédéraux du FBI des USA de l’Amérique surveillent une mosquée… Un jour, on découvre dans une poubelle adjacente le cadavre de la fille de l’une des enquêtrices (WTF) ! Et le suspect numéro un n’est autre que leur super indicateur infiltré (nawak scénaristique mon ami pour la vie). L’affaire est enterrée pendant 15 ans jusqu’à ce que l’un des flics revienne de nulle part avec une nouvelle piste sur le suspect disparu… L’enquête redémarre. N’importe comment…
Les flash-backs neuneu et les délires romantico-lacrymales s’enchaînent paresseusement dans cette photocopie imbécile… C’est que ce pauvre tocard de Billy est incapable de rivaliser avec son modèle. Les scènes emblématiques sont là, mais elles sont systématiquement pulvérisées façon puzzle par sa caméra pachydermique (l’incroyable chasse à l’homme en plan-séquence dans un stade de foot s’est transformée en bouillie visuelle hystérique dans les entrailles d’un stade de base-ball). Et quant à la trame romantique, on plonge carrément dans le foutage de gueule…
La pauvre Nicole Kidman, à la tronche vitrifiée par l’excès de collagène de botox de synthèse est incapable d’exprimer quoi que ce soit (sinon son visage exploserait sous la pression !), côtoie une Julia Roberts qui, elle, en fait des mégatonnes en mode insupportable pleurnicharde de l’espace… Avec au milieu, le pauvre Chiwetel Ejiofor qui se demande ce qu’il fout dans cet enfer…
L’idée, passionnante, de transposer la trame hautement politique de Dans ses yeux dans l’univers contemporain de l’antiterrorisme, de la paranoïa généralisée et dans les arcanes troubles de la justice tourne à la catastrophe absolue… On comprend très vite plus rien à cette intrigue spatio-temporello-labyrinthique et le climax, si dérangeant dans l’original, n’est plus qu’un délire nauséabond amené avec une nonchalance intergalactique… Quelle purge…
En salles depuis le 23 mars
2015. USA. Réalisé par Billy Ray. Avec Chiwetel Ejiofor, Nicole Kidman, Julia Roberts…
Aux yeux de tous / Bande-annonce VOST [Au… par Theambak
