
MOVIE MINI REVIEW : Critique de Avé César
Diriger un studio de cinéma, c’est rien qu’un putain de sacerdoce ! Surtout dans les 50’s, décennie où Hollywood dominait le monde de toute son hégémonie culturelle. Mais cette machine infernale fonctionne en surchauffe, toujours au bord de l’explosion (entre les frasques des stars décérébrées et les tournages impossibles) et seul un homme de la trempe d’Eddie Mannix (un mec qui a réellement existé, mais beaucoup plus sulfureux que cette insipide copie contemporaine façon grenouille de bénitier) parvient à maintenir cet équilibre impossible. Avec Avé César, les frangins Coen nous baladent 24 heures dans cette industrie du rêve qui menace à chaque micro-seconde de se transformer en cauchemar. Dans cet asile de doux dingue dont l’artificialité contamine peu à peu le monde réel. Dans un film choral dont ils ont le secret…
C’est la mega lose pour Eddie Mannix le pieux. Sa super star Baird Whitlock disparaît en plein tournage d’un peplum biblique (le Avé César en question), une actrice célibataire tombe enceinte (über scandale en perspective, vivent les prudes années 50 !), les embrouilles de tournages se multiplient à l’infini et les vilains rouges communistes des idées sont aux portes de cette vitrine du paradis capitaliste… La super journée quoi !
Avé César possède tous les atouts pour nous propulser dans un tourbillon blindé d’humour décalé et corrosif. Malheureusement, les Coen ne semblent jamais savoir sur quel pied danser ! Comédie tordue à la Big Lebowski ou conte cruel à la Barton Fink (qui partage avec Avé César le même studio fictif, Capitol Pictures), on ne saura jamais. Résultat, les Coen se perdent totalement dans une vacuité inhabituelle chez eux ! Cette galerie de personnages à peine esquissés tourne totalement à vide. Ne reste qu’un hommage sincère, ironique et finalement paresseux à l’âge d’or des superproductions en technicolor, des comédies musicales bariolées et des ballets aquatiques poético-mongolo. Un monde (faussement) naïf appelé à se métamorphoser avec l’arrivée de la télévision, le déferlement du maccarthysme et l’avènement de la conscience politique qui va tout ravager dans les 60’s ! Mais tout ça reste désespérément superficiel… On attend tellement plus de la Coen family que cet interlude léger comme une plume (qui débarque après les fantastiques A Serious Man et Inside Llewyn Davis). On en vient même à se demander ce qu’ils ont voulu faire ! À mi-chemin entre Chantons sous la pluie et Hollywoodland, mais sans la légèreté géniale du premier et la noirceur du second, Avé César se noie dans un océan de rien… Un rien filmé et interprété à la perfection… Mais un grand rien insipide indigne de leur immense talent !
En salles depuis le 17 février
2016.USA/Grande-Bretagne. Réalisé par Ethan & Joel Coen. Avec Josh Brolin, George Clooney, Alden Ehrenreich…
La critique à Jane c’est par là…
Ave César / Bande-Annonce Internationale VOST… par Universal_Pictures_France
« Résultat, les Coen se perdent totalement dans une vacuité inhabituelle chez eux ! Cette galerie de personnages à peine esquissés tourne totalement à vide. Ne reste qu’un hommage sincère, ironique et finalement paresseux à l’âge d’or des superproductions en technicolor. »
et
« Avé César se noie dans un océan de rien… Un rien filmé et interprété à la perfection… Mais un grand rien insipide indigne de leur immense talent ! »
C’est exactement ce que nous avons ressentis devant le film… C’est farpaitement dit !
Du coup je ne comprends pas la critique dithyrambique que j’entends partout, sur France Inter les premiers… O_o
Bah, c’est du Cohen avec du clooney dedans, il n’en faut pas plus au critique de salon parisien pour crier au génie sans avoir vu le film. Mais il y a quand même pas mal de retour négatif qui comme dans la critique ci-dessus ne comprennent pas ce qui arrive aux Cohen.
Les Cohen, jconnais pas… Sacha Baron peut être?
😀
M’a
gouré dans l’orthographe du nom effectivement, et comme on ne peut pas modifier ses commentaires après coup…