
MOVIE MINI REVIEW : critique de Bird People
Roissy-Charles de Gaulle. Le grand aéroport des avions qui volent. Fourmilière invraisemblable où des zillions de vies se croisent anonymement dans le vrombissement incessant des gigantesques oiseaux de fer multicolores partis à l’assaut du monde (amis de la mauvaise poésie bonjour). Voici BIRD PEOPLE, chronique onirique de la crise existentielle vécue par deux personnes en transit dans cette ville monde, une jeune fille écrasée par un futur angoissant et un quadragénaire asphixié par sa vie trop rangée. Elle, femme de ménage rêveuse et lui, business man US globe-trotter en plein burnout. Deux êtres n’attendant qu’un signe, qu’une étincelle à plumes pour tout envoyer balader et s’envoler (littéralement) vers l’aventure aventureuse d’une nouvelle vie, d’une liberté impossible dans notre putain de société aliénante.
Autant la « renaissance » de Gary (le super Josh Charles, vu dans THE GOOD WIFE) est méthodique et implacable (la scène de rupture via Skype est proprement tétanisante de froideur) autant celle d’Audrey (la ravissante Anaïs Demoustier) plonge dans la rêverie éthérée (coucou les moineaux espiègles). Et dans le pur fantastique au détour d’une scène improbable (quel putain de tour de force technique) à la majesté hallucinante. Fuyant le naturalisme, Pascale Ferran fait dans l’expérience sensorielle libre comme l’air (les plans aériens sont magnifiques) pour souligner la froideur robotique et mortifère d’une société humaine en pleine auto-destruction. Il faut juste réussir à lâcher les amarres et se laisser porter par cette fable moderne et virevoltante, légère comme une plume de moineau…
En DVD/Blu-ray depuis le 22 octobre
2014. France. Réalisé par Pascale Ferran. Avec Josh Charles, Anaïs Demoustier, Roshdy Zem…