MOVIE MINI REVIEW : critique de Braqueurs

MOVIE MINI REVIEW : critique de Braqueurs

Note de l'auteur

BRAQUEURS

 

 

 

Le polar made in France refuse de crever la gueule ouverte… Et ce malgré les multiples tentatives de meurtres artistiques plus dégueulasses les unes que les autres, perpétrées par les pires tortionnaires sadiques du cinéma français genre Frédéric Le Convoi Schoendoerffer, Julien ‘Night Fare’ Seri ou Éric ‘Enragés’ Hannezo. Le supplicié respire encore en pensant à ses lointaines heures de gloire melvilliennes…
C’est au tour de Julien Leclercq de (re)venir tournoyer autour du corps… Charognard ou ange salvateur ? Que veut donc ce tâcheron responsable des purges Chrysalis et Gibraltar ?
On se pose la question un très très long moment en contemplant une première partie indigne du pire téléfilm France 3 Pays-De-Tarés où l’on découvre un redoutable gang de braqueurs de fourgons blindés avec à sa tête le mutique Sami Bouajila en mode clone d’Alain Delon. Et puis, lentement, l’intrigue shakespearo-cornélienne se met en place. On n’est jamais trahi que par les siens… Et la vie de Yanis (Sami) va partir en vrille à cause de l’avidité de son putain de petit frère con comme un balai. Piégée par un gang de dealer de drogue et de Stain, l’équipe va tenter de s’extirper d’un rouleau compresseur fatal.
Et soudain, Braqueurs s’emballe ! En fuyant totalement la psychologie biblico-neuneu de supermarché à la Xavier Durringer, le sempiternel portrait de flics borderline à Olivier Marchal et le spectaculaire clinquant à la Antigang (pourtant une bonne surprise), Julien Leclercq redécouvre les joies du minimalisme qui fit la gloire de ces séries B intemporelles. Une tension de chaque instant, une intrigue imprévisible (qui se déroule sur quelques dizaines d’heures) qui va droit au but, se muant en marche funèbre stylisée, des acteurs évitant le surjeu dégueulasse, Braqueurs se métamorphose en thriller passionnant à défaut d’être original.
Seule l’absence d’ambition formelle l’empêche de rivaliser avec ses glorieux aînés. Cette esthétique télévisuelle frustrante, qui sévit aussi dans l’excellent Une nuit, tire Braqueurs vers le bas. Mais ça fait un bien fou de voir que le polar français respire encore. Bon. Il végète toujours aux soins intensifs, mais l’espoir subsiste de le voir résurrecter un jour pour sulfater tous ces tocards rapaces !!!

En salles depuis le 4 mai
2015. France. Réalisé par Julien Leclercq. Avec Sami Bouajila, Guillaume Gouix, Youssef Hajdi…

 


Braqueurs Bande-annonce VF par allocinoche

 

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