MOVIE MINI REVIEW : critique de Calvary

Note de l'auteur

Comment guérir une crise de foi? Une crise généralisée. D’une violence implacable. Dans une Irlande magnifique, les ravages des immondes scandales sexuels visant les prêtres catholiques ont brisé la confiance d’une population plongée dans le cynisme. Mais le père James, fraichement converti, la possède toujours cette foi! Après avoir reçu, au cours d’une confession dominicale tout ce qu’il y a de banale, des menaces de morts plus que sérieuses, l’homme d’église va vaillamment résister en continuant à s’occuper de sa paroisse blindée de frapadingues de la tête.
CALVARY est la chronique de cette épreuve, de cet étrange calvaire (le calvaire c’est aussi l’endroit où était située la croix destinée au supplice de Jésus). Une chronique étonnante, décalée, aux frontières du surréalisme. C’est que cette communauté, plongée dans la défiance et le cynisme voire le nihilisme, fait dans l’humour noir désespéré comme dans tout bon film briton qui se respecte. Cette collection de lunatiques en souffrance impressionne.
Mais CALVARY c’est aussi, et surtout, l’histoire d’un homme qui marche fièrement vers son destin. Un homme qui questionne, avec une pudeur renversante, sa foi. L’immense Brendan Gleeson émerveille en prêtre tourmenté, perdu entre la gestion de sa fille suicidaire, ses ouailles haineuses et l’angoisse sourde d’un destin funeste. CALVARY est le portrait cinglant d’un pays qui a perdu totalement ses repères, la faute à un crime inimaginable et impardonnable. Et John Michael McDonagh filme ce sujet hautement casse-gueule avec une délicatesse renversante. Pas besoin d’être croyant pour être submergé par l’émotion et la profondeur du propos. Une plongée oppressante dans les tréfonds, à la fois glauques et lumineux, de l’âme humaine. Fantastique!

En salles depuis le 26 novembre.
Irlande/Grande-Bretagne. Réalisé par John Michael McDonagh. Avec Brendan Gleeson, Chris O’Dowd, Kelly Reilly…

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