
MOVIE MINI REVIEW : critique de Colonia
C’est bien beau de vouloir dénoncer les exactions répugnantes de la sinistre (et malheureusement authentique) Colonia Dignidad, cette secte nostalgico-hitlero-chilienne perdue dans la pampa qui servait de lieu de villégiature pour nazis en fuite (comme le Dr Mengele) et de lieu de torture pour le régime de Pinochet, tout en permettant à son gourou pédophile Paul Schäfer d’agresser ses (très jeunes) pensionnaires… Encore faudrait-il avoir le talent pour le faire… Et le gars Florian Gallenberger, avec ce délire romanesque jamais crédible une seule putain de microseconde, il réussit l’invraisemblable exploit de rendre irréel cet endroit hors du temps et hors du monde qui a vu souffrir et mourir un nombre sidérant de personnes…
1973, le Chili. Le coup d’État du général Pinochet plonge le pays dans le chaos (magnifiquement chroniqué dans l’inoubliable Missing de Costa-Gavras). Les jeunes gauchistes à poil long sont sauvagement pourchassés (voire carrément massacrés). Un jeune photographe allemand est envoyé à la Colonia Dignidad pour se faire torturer. Sa petite amie hôtesse de l’air (WTF ???) intègre alors la secte pour tenter de le sauver…
Les mots manquent pour exprimer la consternation absolue qui vous envahit devant ce truc d’une débilité sidérante. En mettant délibérément en avant le romanesque imbécile de cette histoire impossible, le tocard Florian Gallenberger décrédibilise son propos en un claquement de doigts. Tout est impossible dans Colonia. Tout le temps, mais tout le temps bordel ! L’intrigue n’est qu’une succession d’invraisemblances dégueulasses qui finissent par polluer et détruire le message hautement estimable du film. Gallenberger ne s’attaque jamais à son véritable sujet, la description clinique des arcanes de cette secte anachronique complice des pires sévices des pires dictatures sud-américaines. Ne comptent pour lui que les aventures consternantes de ce couple d’abrutis (les pauvres Emma Watson et Daniel Brühl qui jouent comme des chèvres trépanées). Ce déferlement d’impossibilités finit par détruire le film. On ne ressent jamais le danger de cet endroit. Et pire, on ressort de ce truc sans comprendre un seul instant cet enfer concentrationnaire mortifère. Bref, cette jolie Colonia de vacances (Danke Papa, danke Maman !) est une catastrophe absolue. Un roman-photo crétinoïde qui finit par exprimer le contraire de ce qu’il voulait. À force de tout romancer à l’extrême, Florian Gallenberger nous sort de la réalité. Impossible de ressentir l’oppression de cette secte et de son gourou illuminé. La honte…
En salles depuis le 20 juillet
2016. Allemagne/Luxembourg/France. Réalisé par Florian Gallenberger. Avec Emma Watson, Daniel Brühl, Michael Nyqvist,…
Colonia : bande-annonce VOST (Emma Watson… par inthefame