MOVIE MINI REVIEW : critique de Crazy Amy
Les rom-com made in Apatow se suivent et se ressemblent… Désespérément… Derrière la provocation de façade se cache toujours un moralisme foncièrement rétrograde et méprisant… Et ce Crazy Amy en est la démonstration la plus flagrante !
Amy est une journaliste new-yorkaise indépendante délurée qui multiplie les aventures sans lendemain. C’est-à-dire, dans le monde d’Apatow, une connasse égoïste inapte au bonheur… Heureusement, elle va rencontrer un gentil chirurgien du sport propre sur lui, insipide à s’énucléer les yeux avec des pinces à escargots, dégoulinant d’ennui (le chirurgien, pas le sport) et sa vie va changer… Elle va changer… Pour lui… Elle… Pas lui…
Comme d’habitude dans ces rom-com US faussement transgressives qui se métamorphosent systématiquement en apologie dégueulasse de la famille triomphante et d’un conformisme conservateur (pour pas dire réactionnaire) insupportable… C’est d’autant plus frustrant (et énervant) que ce personnage féminin, écrit et interprété par l’humoriste Amy Schumer, est passionnant… Libre, borderline, brillante, cruelle, cynique, drôle, méchamment drôle… Vivante quoi !!! Mais elle, et seulement elle bien sûr, va faire les efforts nécessaires et rentrer dans le rang pour les beaux yeux de sa courgette flétrie de docteur de stars (coucou le basketteur LeBron James détonnant d’humour et de finesse)… C’est frustrant… Horriblement frustrant.
Ce puritanisme forcené (et quelque part doctrinaire) flingue totalement Crazy Amy, à l’image des films des frangins Farrelly et de Seth ‘Ted’ McFarlane. Le message est toujours le même… Une balourde ode réactionnaire, paradoxalement sexiste, à l’Amérique puritaine cachée derrière des personnages sulfureux et indépendants qui, pour Apatow, ne chercheraient en fait qu’à rentrer dans le rang pour devenir de bons citoyens propres sur eux dégoulinants de bons sentiments écœurants de mièvreries… Une putain de frustration…
En salles depuis le 18 novembre
2015. USA. Réalisé par Judd Apatow. Avec Amy Schumer, Bill Hader, Brie Larson…
Crazy Amy : bande-annonce VOST (Trainwreck) par inthefame
Entièrement d’accord. Le personnage d’Amy est d’autant plus intéressant que le film est frustrant et franchement limite sur le message qu’il délivre. J’ajouterai également que le rythme du film est assez mauvais, les gags défilent sans fluidité, l’image est assez moche, bref. Je précise tout de même que jusqu’à maintenant j’étais assez friand des comédies estampillées Appatow et consorts: Step Brothers, Very Bad Cops, Superbad, Pineapple Express… Même le récent Neighbors et le film sur la Corée du Nord étaient largement au dessus de Crazy Amy.
Pas d’accord. Vous êtes un peu passé à côté. Amy change, oui, mais pour elle et pas tant que ça.
Le film est très drôle et très émouvant.
A voir, en essayant si possible de ne pas y projeter un sens qui n’y est pas.