
MOVIE MINI REVIEW : critique de Dead Slow Ahead
My Fair Lady (ça s’invente pas bordel !). Cargo philippin perdu sur les océans du globe. Léviathan biomécanique au cœur d’acier lancé dans une odyssée sensorielle inédite. Mauro Herce, chef opérateur espagnol qui s’attaque à sa première réalisation, s’invite à bord pour suivre le périple de ce monstre des mers et de son équipage d’anonymes. Et nous balancer à la tronche un documentaire expérimental. Un poème cinématographique fait de collages d’images et de sons dépareillés, un gigantesque marabout de ficelle surréaliste… Un rêve/cauchemar ensorcelant et déstabilisant. Un trip cérébral aux images surnaturelles qui vous vrillent les neurones. Bref, un truc de dingo…
Cette créature assourdissante et aliénante affronte une nature fantomatique, mutique, qui semble s’effacer du monde devant tant de pouvoir destructeur. Créature qui écrase cette poignée d’inconnus microscopiques enchaînés à elle, comme des esclaves dociles. Les plans kubrickiens fulgurant s’enchaînent (on se croirait dans le vaisseau spatial de 2001). On perd toute notion de temps et d’espace comme pris au piège de ces tableaux vivants d’une puissance de taré. Toute la magnificence et l’oppression (économique) de l’humanité se rejoignent dans Dead Slow Ahead, cette mort lente qui vous étouffe. Envoûtant et terrifiant comme un film de science-fiction métaphysique (coucou Kubrick encore et toujours). La claque…
En salles depuis le 5 octobre
2015. Espagne/France. Réalisé par Mauro Herce.
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