MOVIE MINI REVIEW : critique de Deepwater

MOVIE MINI REVIEW : critique de Deepwater

Note de l'auteur

deepwater

 

 

 

 

2010. Golfe du Mexique. La plate-forme pétrolière Deepwater explose sous la pression de la poche de pétrole ensevelie sous l’océan et du capitalisme sauvage prêt à prendre tous les risques pour économiser le moindre malheureux dollar. Et tout ça engendre la plus grande catastrophe écologique de l’histoire des USA. Mais au beau milieu de ce désastre, une poignée d’ouvriers se sont métamorphosés en super-héros malgré eux pour tenter de stopper le cataclysme et sauver un maximum de personnes.
Peter Berg, le chantre de l’héroïsme américain (pour le meilleur, coucou le chef-d’œuvre humaniste Friday Night Light et le pire, coucou le débile Hancock et la purge Battleship digne des pires folies Z patriotico-mongolo de Roland Emmerich) s’empare de ce traumatisme, symbole du cynisme économique le plus abject, pour en faire une ode à l’Amérique éternelle. Un cri d’amour aux travailleurs, anonymes oubliés de ces cataclysmes récurrents. À ces personnes qui, au péril de leur vie, se sont dépassées, se sont transcendées pour le bien commun.
Berg explose les codes du film catastrophe et nous transporte en enfer. La plate-forme, personnage à part entière, se transforme en démon de fer et de flammes, en ogre tétanisant d’horreur et de poésie sépulcrale, en symbole flamboyant de la connerie humaine. Cette connerie qui ne connaît pas de limites. Peter Berg déifie les sans-grades. Et par là même, une Amérique éternelle, fantasmagorique. C’est à la fois la qualité et la faiblesse de Deepwater. Réussir à transformer un désastre typique du capitalisme US (même si les méchants de BP sont britanniques) en apologie de l’Amérique éternelle, cette Americana de carte postale qui ne semble exister qu’à Hollywood. Un putain de paradoxe. Heureusement, le casting trois étoiles (avec un Kurt Russell dégoulinant de charisme à moustache) doublé d’une mise en scène fiévreuse et profondément immersive, voire carrément oppressante dans son final terrifiant (coucou la panzer émotion, le grand truc à Peter Berg), sauve Deepwater du crétinisme nationaliste. Un drôle de truc, qui remue les tripes et lave le cerveau. En même temps… Puissant !

En salles depuis 12 octobre
2016. USA/Hong Kong. Réalisé par Peter Berg. Avec Mark Wahlberg, Kurt Russell, Gina Rodriguez…

 

 


Deepwater : bande-annonce VOST par inthefame

 

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