MOVIE MINI REVIEW : critique de Desierto

MOVIE MINI REVIEW : critique de Desierto

Note de l'auteur

DESIERTO

 

 

 

Y a Jonás, le fiston à Alfonso Cuarón, qui essaye de faire du cinéma viscéral comme papa ! Après avoir coécrit le survival géostationnaire du cosmos orbital de la Terre à Gravity (et réalisé l’anecdotique court métrage Aningaaq sur l’échange radio entre le ninuit du pôle nord et la Sandra Bullock des étoiles), le voilà qui vole de ses propres ailes avec sa variation désertique à lui, Desierto !
Un groupe de clandestins mexicains passe la frontière US en plein désert. La troupe se fait massacrer par un vigilante ricain tout méchant, tout sudiste, tout barbu et tout déchiré au mauvais whisky, accompagné de son chien largement aussi féroce. La chasse aux survivants s’étend sous un soleil et une caméra de plomb…
Cuarón Jr tente de fusionner le thriller expérimentalo-minimaliste (genre le matriciel Duel) et le discours politique radical (on pense vaguement au chef-d’œuvre fou Punishment Park). Si le procédé fonctionne à merveille dans la première partie, marquée par une violence stupéfiante dénuée de cette insupportable psychologie de bazar et de cette métaphore christique balourde qui polluaient déjà Gravity, Desierto se noie ensuite dans les pires clichés du survival Z et du film de chasse à l’homme. Le héros chicano (qui s’appelle Moïse, finesse mon ami pour la vie) se métamorphose en Juan Claudio Van Damolos a la playa compañeros, être totalement invincible mais sans le mulet psychotronic ni le regard de veau marin ni l’hystérie visuelle de John Woo.
En fait, Jonás ne maîtrise ni l’espace (c’est fâcheux vu le sujet) ni la temporalité (les journées passent 1000 fois trop vite). Ne reste qu’une intention. Tout ce beau monde, du flippant Jeffrey Dean Morgan en service minimum au transparent Gael García Bernal, s’éteint à petit feu, comme écrasé par ce putain de soleil implacable et cette putain de mise en scène déshydratée s’adonnant à la facilité. Desierto se dessèche inexorablement… Jonás Cuarón ne sachant absolument plus quoi faire de son film passé son ouverture (alors qu’Iñárritu n’hésite pas, lui, à plonger dans l’hystérie baroque avec The Revenant). Comme une baudruche décharnée se dégonflant paresseusement sous les rayons létaux d’un astre démoniaque… À des années lumières du talent de papa…On frise l’arnaque prétentieuse…

En salles depuis le 13 avril
2015. Mexique/France. Réalisé par Jonás Cuarón. Avec Gael García Bernal, Jeffrey Dean Morgan, Alondra Hidalgo…

 

 


Desierto – Bande-annonce VOST par sortiescinema

 

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