
MOVIE MINI REVIEW : critique de Doctor Strange
Doctor Strange… Docteur étrange… Docteur drogué ouais ! Le super-héros psychédélique à moustache et panoplie multicolore de l’écurie Marvel, créé dans les volutes d’acide ésotérico-hallucinogène des 60’s par Stan Lee et Steve Ditko, a droit, à son tour (et après un invraisemblable pilote de série nanardeux dans les 70’s), aux joies du cinéma industriel made in Disney. Et c’est le duo, hautement improbable, Scott ‘Sinister’ Derrickson (passé par la tribu Blumhouse) et la superstar du film d’auteur grand public Benedict ‘Sherlock’ Cumberbatch qui a pour mission de donner vie à ce sorcier égocentrique, chirurgien du cerveau à la recherche de lui-même et du sens de la vie toussa, défoncé aux champignons de Paris périmés qui sauve le monde en se baladant dans des multivers kaléidoscopiques de toutes les couleurs et de toutes les formes qu’on les dirait sortis des extravagances psychotropiques et musicales du Grateful Dead et de Pink Floyd (qui a droit à son pitit clin d’œil bien sûr).
Les Marvèleries se suivent et se ressemblent et se suivent et se ressemblent et se suivent et se ressemblent (comme une métaphore involontaire des mondes parallèles explorés dans le film). Et Doctor Strange prend bien soin à ne surtout jamais mais alors jamais (un comble vu le personnage) sortir de cette putain d’autoroute narrative insipide qu’est devenu le MCU (depuis la trahison géniale Iron Man 3).
Doctor Strange et son double astral (question fondamental, un double astral possède-t-il lui-même un double astral ?) se baladent mécaniquement dans un mélange, assez séduisant quand même, entre Harry Potter (pour le monde secret des sorciers côtoyant une humanité innocente) et les délires orientalistes à base de mysticimse et de boudhimse taré rempli de shakra machin et de portails interdimensionnels bidule en feux d’artifice et bras qui font des moulinets dans le vide comme le premier Naruto shaolinesque bariolé à capuche qui passe.
Bref, la surprise, ben c’est qu’il n’y a pas de surprise. Juste un nouveau produit Marvel de luxe avec casting de luxe (Mads Mikkelsen version accident de rimmel et Tilda Swinton version bonze philosophe de la vie du temps qui passe sont aussi de la partie, tout comme l’improbable roi du Z musclé Scott Adkins) dirigé par un Scott Derrickson sage comme une image.
Mais aussi calibré soit-il, ce Doctor Strange (remake caché d’Iron Man, faut bien penser à remplacer Robert Downey Jr. un jour, c’est qu’il devient vieux et hors de prix) impressionne par ses SFX étourdissants de poésie tordue (les combats dans un New York déstructuré, à la Inception, sont d’une beauté hypnotique) et son climax qui fait délicieusement mumuse avec l’espace et le temps.
C’est toujours aussi frustrant de voir Disney fuir autant le risque et s’enliser (à la suite du triomphe inattendu des Gardiens de la Galaxie) dans le popcorn blockbusteresque humoristique (une cape facétieuse, pompée sur le tapis volant d’Aladdin, comme side kick pas drôle, fallait y penser. Ou pas…) survitaminé et survide de sens. Y a pas un pixel qui dépasse. Sympathique. Agréable. Interchangeable…
En salles le 26 octobre
2016. USA. Réalisé par Scott Derrickson. Avec Benedict Cumberbatch, Chiwetel Ejiofor, Rachel McAdams…
Doctor Strange : bande-annonce #2 VOST par inthefame
Ben alors, pourquoi 3,5 (c’est quand même une bonne note) alors que c’est chiant comme la mort ?
c’est pas chiant… c’est calibré, comme n’importe quel Marvel. Mais certaines scènes sont visuellement étourdissantes et le climax regorge d’idées de mise en scènes originales. Là, ça a suffit à mon bonheur.
Et pis d’abord, c’est horriblement compliqué de noter un film Marvel. Alors, dès qu’il y a un peu d’originalité je deviens plutôt gentil. 😉