
MOVIE MINI REVIEW : Critique de Dofus – Livre 1 : Julith
L’éditeur de jeux vidéo Ankama, venu des lointaines contrées sauvages roubaisiennes ch’nordiques, continue de décliner son univers médiéval fantastico-digitalo-ludique à succès et s’attaque maintenant au cinéma ! Après les MMORPG, les bandes dessinées, les séries animées Wakfu et le prequel Dofus : Aux trésors de Kerubim, voici Dofus – livre 1 : Julith !
Après la guerre entre les cités de Bonta et Brakmar (sérieusement les gars…) qui a vu s’affronter deux super sorciers amoureux à grands coups d’œufs de dragons dans la gueule (les fameux Dofus du titre, faut suivre), une paix fragile règne. Le jeune Joris (une espèce de Calimero à capuche) vit peinard avec son papycha Kerubim (celui de la série) jusqu’au jour où la vilaine méchante Julith (celle du titre aussi) revient un peu n’importe comment d’entre les morts pour se venger. Une quête bidule superspectaculaire (qu’on s’en fout quand même un peu c’est quoi) à la recherche des Dofus s’engage entre Joris et Julith !
Anthony Roux (le fondateur d’Ankama) et Jean-Jacques Denis tentent un pari impossible. Marier l’heroïc fantasy occidentale et le manga nippon gentiment déconnant. À mi-chemin entre un monde à la Seigneur des anneaux (version édulcorée quand même) et crétineries puériles tout droit venues des shonen Naruto ou Dragon Ball (et du film Le Garçon et la bête auquel on pense souvent), Dofus ne sait pas trop sur quel pied danser. Son chara design magnifique et son animation d’une fluidité étourdissante s’inspirent beaucoup trop du Japon alors que son intrigue plus que légère ne se démarque jamais de ces torrents clichetonneux occidentaux qu’on se prend régulièrement sur le coin de la tronche (n’est-ce pas Warcraft et Le Hobbit).
En fait, Dofus manque cruellement d’originalité. Il ne parvient jamais à s’extraire de son statut de super épisode de série télé. Et d’hommages convenus (et manifestement sincère) à la japanime 80’s. Tout ça manque de vision et de puissance. On s’ennuie poliment devant ces aventures rocambolesques aussi sympathiques qu’anecdotiques. Trop référentiel pour les chiards hystériques et trop puéril pour les teenagers acnéiques et les vieux cinéphiles déviants revenus de tout qui répandent leur bile fielleuse sur des sites geeko-culturels marsiens perdus au fin fond des Internets… Dommage !
En DVD/Blu-ray depuis le 22 juin
2016. France Réalisé par Anthony Roux & Jean-Jacques Denis. Avec les voix de Sauvane Delanoe, Emmanuel Gradi, Laetitia Lefebvre…
Éditeur : France Télévisions Distribution
DOFUS – Livre 1 : Julith – Bande-annonce… par hitekfr
En fait les Japonais sont plus malins, eux, ils font des longs métrages qu’ils appellent OAV, eux. Ils sont moins prétentieux, eux. Les gars d’Ankama ont un peu trop le melon, eux.
>>>les vieux cinéphiles déviants revenus de tout qui répandent leur bile fielleuse sur des sites geeko-culturels marsiens perdus au fin fond des Internets…<<< Hé ouais 😀
Pour être sûr d’être bien compris, rapport à mon premier commentaire. Les Japonais déclinent leurs animes en OAV – longs métrages avec des moyens mais destinés à la vidéos – dont l’intérêt réside dans le fait qu’ils sont avant tout faits pour les fans, donc s’adressant à une cible commerciales réduite et connaissant déjà l’univers. Ça augure parfois de vrais ovnis. Rien que la saga Evangelion est un bon exemple.
Ankama, eux font tout l’inverse en tentant de ratisser large, vidant au passage l’univers dofus de sa complexité pour le faire ressembler à un produit lambda comme les Studios d’animation nous en pondent désormais régulièrement. C’est l’inconvénient de viser une distribution en salle. La rentabilité passe par un appauvrissement des contenus.
Alors le terme OAV n’existe plus belle lurette dans le marché de l’animation japonaise. On utilise le terme OAD (Original Animation Disc) qui correspond donc au Dvd/Blu-ray et non plus à la K7 vidéo en son temps.
Ensuite, les OAD, qui sont produites pour un marché ciblé sont bien loin d’avoir à chaque fois les moyens d’un long métrage.
Parfois, ça se rapproche, il arrive même que ce soit meilleur (Les OAD de Kenshin (Le chapitre de l’Expiation / Le chapitre du Souvenir sont bien supérieurs à son seul film d’animation existant par exemple)mais ils ne sont pas nécessairement équivalents et souvent en dessous d’un quelconque long métrage.
Pour Evangelion, votre exemple est erroné. Ce sont TOUS des films d’animation. Death, Rebirth, The End of Evangelion ou la saga des » rebuild » ont toujours été destiné au cinéma et continuent de l’être actuellement.
Enfin, Quand vous parlez d’Ankama, pour avoir longuement discuté avec l’un des intervenants en son temps de la série d’animation, vous pouvez effectuer les parallèles que vous désirez pour critiquer le travail du studio, mais la réalité en parallèle est tout autre. Avoir accouché des deux saisons de Wakfu pour France 3 et au vu des conditions imposés a été un véritable travail de forçat pour le studio : On leur interdisait le moindre fil conducteur, il ne fallait pas que les coups portés soient face caméra, Evangeline était trop sexy (lol), etc… Malgré tout, ils ont du faire un véritable forcing avec la chaine et ont réussi à pondre néanmoins l’une des meilleures séries du genre avec tous les impondérables standards vieillissants franco-français que cela implique.
Tout cela pour dire que vous comparez un studio français qui essaie de faire de l’animation de genre, domaine dont c’est le véritable cheval de bataille de ce studio, à des cadors émérites qui produisent plus qu’il n’est nécessaire (les japonais donc) et qui sont surtout, bien appauvris dans le domaine depuis pas mal d’années déjà.
Que Ankama essaie de percer dans l’animation cinéma avec quelque chose de grand public, grand bien leur en fasse. Rien n’indique que ses têtes pensantes ne veulent pas proposer plus après, et quand on voit leurs productions en bande dessinée ou en animation télé, il faudrait être de sacré mauvaise foi pour leur coller une étiquette aussi réductrice sur l’autel de la prétention pour parler d’eux, juste à cause d’UN seul film. Seul l’avenir pourra vraiment nous dire si la direction qu’ils ont prise se reflétera sur la qualité de leurs productions audio-visuelles…