
MOVIE MINI REVIEW : critique de Eden
L’avènement aussi spectaculaire qu’improbable de la french touch au tournant des 90’s a réveillé un pays endormi tout en révèlent des artistes au destin invraisemblable. Si, avec EDEN, Mia Hansen-Løve tente de couvrir cette période vivifiante, elle ne le fait qu’en surface. L’electro made in France ne sert en fait que de décors à son film. OK les Daft Punk sont là (comme fil rouge iconoclaste) mais le vrai héros est un loser. Et EDEN la chronique acerbe et atone de sa déchéance. Paul (inspiré du DJ Sven Love, grand frère de la réalisatrice) est un petit bourgeois happé par la musique électronique et particulièrement par le Garage (sous genre mixant house et soul pour faire simple). Sa (microscopique) réussite artistique se double d’une drôle de descente aux enfers. Paul se perd corps et âme dans les paradis artificiels, l’esprit noyé dans les rythmes digitaux et le nez plongé dans la poudreuse et les nichons de ses multiples conquêtes (dont les icônes indé Greta Gerwig et Laura Smet).
Et Mia filme ce conte cruel et un peu malsain (ce mec est quand même son frangin) avec une distance tellement folle que le film en devient totalement insipide. De l’acteur principal (l’endive trangénique Félix de Givry, promis à une spectaculaire carrière nanarde) à la mise en scène quelconque sans oublié un scénario désespérément superficiel. En fait Mia semble se foutre de la gueule de cette génération indolente en lui renvoyant à la tronche son inconsistance et sa vacuité intergalactique (c’est qu’elle se prendrait presque pour un Bret Esaton Ellis lavé de sa subversion et dont il ne resterait que le vide existentiel des personnages). Le problème c’est que cet enchainement mou de scènettes sans intérêt (coucou les codes éculés du biopic genre l’évolution chronologique et les sauts spatio-temporels aléatoires) plonge petit à petit dans le grotesque et l’humour involontaire. C’est qu’on en a rien à battre de ce Casanova de pacotille (version Bisounours du héros suicidaire du FEU FOLLET) et des atermoiements de sa bite à rythme. EDEN se transforme en grand rien. En un truc qui oscille entre misanthropie désincarnée, foutage de gueule absolu et l’étalage spectaculaire de l’absence de talent de Mia.
Ou quand la branchouillerie contemporaine juge la branchouillerie des 90’s sans qui elle n’existerait pas… Le clash du vide quoi!
En salles depuis le 12 novembre.
France. Réalisé par Mia Hansen-Løve. Avec Félix de Givry, Pauline Etienne, Vincent Macaigne…
trailer :
Un peu comme la « French Touch » quoi…
Je jouis, m’urine dessus, en lisant cette chronique. Tout est dit, et tellement bien dit. Bravo ! Magnifique !!!’c’est exactement ca.