MOVIE MINI REVIEW : critique de Évolution

MOVIE MINI REVIEW : critique de Évolution

Note de l'auteur

EVOLUTION

 

 

 

Un enfant bizarre joue sur une plage mystérieuse… Nicolas (c’est lui) et sa maman énigmatique vivent dans un improbable village aux murs de chaux d’un blanc immaculé émergeant d’une île volcanique aux plages de sable noir… Cette obscure communauté matriarcale limite sectaire qu’on saura jamais c’est quoi (il n’y a que des femmes et leurs jeunes fils) fait des allers-retours incessants vers un hôpital délabré où les infirmières s’adonnent à des expériences sur ces garçons maladifs…
Lucile Hadzihabidulovic nous balance un conte de fée cauchemardesque… Une plongée viscérale dans un monde épuré jusqu’à la folie. Dans un cinéma fantastique auteurisant made in France qui masque son cruel manque de moyen par une mise en scène stylisée confinant par moment à l’affèterie et à la prétention. Avec son intrigue minimaliste (on comprend quand même très très vite ce qui se passe) qui lorgne à la fois sur le cinéma organique de Cronenberg et sur le minimalisme poétique d’Europe de l’Est, Évolution déambule sur le fil du rasoir. Le ridicule n’est jamais loin, mais Lucile Hadzihalilolilolilolilovic entretien le malaise et le mystère mystérieux en permanence… On est devant un poème onirique froid comme la mort… Dans un monde en dehors du monde… Dans un cauchemar viscéral sur la procréation, la chair et l’amour… Dans une variation tordue de la mythique Twilight Zone… C’est le principal défaut d’Évolution… Ok, Lucile manie l’étrange étrangeté et la glauquerie glauque à merveille mais elle ne fait qu’étirer jusqu’à la transe mystique un scénario de court métrage. L’ennui s’insinue implacablement dans toute cette torpeur et cette cérébralitude arrogante… Le glauque pour le glauque et l’autocontemplation ça va 5 minutes… Mais cette puissance émotionnelle qui vous remue les tripes au détour de scènes tétanisantes sauve Évolution de la branchouillerie insupportable. Elle a pas l’air d’être tout à fait bien dans le cerveau de sa tête la Lucile quand même…

En salles depuis le 16 mars
2015. France/Espagne/Belgique. Réalisé par Lucile Hadzihalilovic. Avec Max Brebant, Julie-Marie Parmentier, Roxane Duran…

 

 


Evolution – Bande-annonce par Filmosphere

 

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