
MOVIE MINI REVIEW : Critique de Green Room
Punks vs Nazis !!! Le combat du siècle ! Le clash ultime ! Dans une Amérique rurale aussi pure que létale, un groupe minable de punkoïdes teenage minables échoue dans une salle de concert minable perdue au milieu d’un nulle part minable. Et dans cet endroit glauque (on pense aux Blues Brothers affrontant une armée de rednecks à grand coup de Stand by Your Man) se regroupent de sympathiques néonazis à bombers et à rangers…
Après avoir survécu à leur concert à haut risque, les crétins (même pas à crêtes) découvrent fortuitement un cadavre dans leur loge et se retrouvent pris au piège puis assiégés par une horde de crânes rasés déterminés à les faire disparaître. Tout le monde s’amuse à s’entretuer de la pire des façons possibles dans une relecture postmoderne du home invasion, genre magnifié par Assaut, le chef-d’œuvre de John Carpenter).
Après avoir réinventé le revenge movie avec le bouleversant Blue Ruin, Jeremy Saulnier tente de renouveler le survival, ce genre éculé. Green Room joue à la fois sur la tension psychologique et le déferlement sanguinaire de violences graphiques (mais régulièrement hors champs) ! Mais bon… Voire, comme d’habitude, les crevettes adolescentes aussi badass qu’une armée de cotons-tiges usagés, résister héroïquement aux gros fachos assoiffés de sang et armés jusqu’aux dents flingue un peu le film. C’est qu’on s’ennuie très vite devant ces interminables palabres entre assiégés et assiégeants… Le scénario se perd dans les rebondissements paresseux (et pas super crédibles) qui font la part belle aux « gentils nazis ». Heureusement, Patrick Stewart est fabuleux en boss glacial et calculateur. C’est pas comme les bébés prématurés Imogen Poots (et son magnifique nez) et Anton Yelchin, totalement transparents.
Jeremy Saulnier échoue dans son ambition. Aussi efficace soit-il, Green Room tourne très vite en rond, et son climax idiot ne vient pas le sauver du néant. Blue Ruin surprenait et déstabilisait en permanence. Green Room se complait dans une facilité formelle et thématique (les vilains néonazis, ça se bute sans aucun remord). Green Room n’arrive jamais à transcender le survival et le home invasion. Trop de facilités… Trop de clichés… Trop de fan service… Dommage…
En salles depuis le 27 avril
2015. USA. Réalisé par Jeremy Saulnier. Avec Anton Yelchin, Imogen Poots, Patrick Stewart…
Green Room – Bande-annonce VOST par GQFrance