MOVIE MINI REVIEW : critique de Hibou

MOVIE MINI REVIEW : critique de Hibou

Note de l'auteur

HIBOU

 

 

 

Mais c’est que ces trublions décérébrés d’Éric & Ramzy, ils en ont marre de jouer les pathétiques golios de service à la recherche de leur dernier neurone valide dans les comédies pas drôles les plus pathétiques de l’univers de l’histoire de la comédie française pas drôle ! Alors, pendant qu’Éric Judor excelle seul tout dans la série dépressive Platane et dans la publicité électrique, Ramzy Bedia se lance lui-aussi dans l’humour décalé et délicat.
Voici Hibou où l’histoire de Rocky, garçon de bureau transparent qui découvre un beau matin un putain de grand-duc (l’oiseau, pas l’aristocrate fin de race) accroché à son canapé ! Rocky le loser va s’habiller lui-aussi en hibou et découvrir le charisme et l’amour dans les griffes des papattes d’une fille déguisée en panda parce que bon y a pas de raison quoi !
On voit très (trop) bien ce qu’a voulu faire Ramzy avec Hibou. Nous embarquer dans une fable poético-romantique délicieusement surréaliste à la manière de ces grands tarés formalistes de Quentin Réalité Dupieux, Spike Her Jonze ou Michel Microbe et Gasoil Gondry… Malheureusement, le mot que Ramzy il a pas du tout compris c’est quoi le sens, c’est le mot ‘formaliste’… C’est qu’il faut un putain de style et des gigatonnes d’idées de mise en scène à la microseconde pour soutenir un scénario aussi ténu. Et Ramzy, ben sa caméra il ne sait jamais où la mettre. Résultat, on se retrouve devant un machin filmé avec autant d’imagination (sinon moins) qu’un cross over dégueulasse entre Sous le soleil et Plus belle la vie.
Hibou
se perd dans un néant artistique total. Ce conte non-sensique (qui rappelle vaguement Bonjour l’angoisse de Pierre Tchernia, version arty-branchouille et avec des morceaux de Philippe Katerine dedans) ne décolle jamais. Et pourtant tout est réuni pour réussir. Mais c’est la catastrophe… La consternation. Et ça fait franchement mal de ressentir ça. Ramzy se démène en clone postmoderne de Jacques Tati, paumé dans une ville étrange (le film a été tourné au Canada), mais l’absence totale de souffle pulvérise tout et plonge Hibou, aussi ambitieux et sympathique soit-il, dans les limbes du grand rien cinématographique… Quelle tristesse…

En salles depuis le 6 juillet
2016. France. Réalisé par Ramzy Bedia. Avec Ramzy Bedia, Élodie Bouchez, Lucie Laurier…

 

 


Hibou – Bande-annonce par sortiescinema

 

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