MOVIE MINI REVIEW : critique de House of Time

MOVIE MINI REVIEW : critique de House of Time

Note de l'auteur

HOUSE-OF-TIME

 

 

 

Dans le château d’Églantine, perdu en plein ploucland provincial de la France éternelle pleine de ruralitude champêtre, y a un troupeau de tocards qui fait rien qu’à voyager dans le temps à l’aide d’une grosse télécommande en plastoc nanardo-temporelle connectée avec les ondes ondulatoires d’une ancienne expérience nazie ! Et zou ! En une fraction de seconde, tout ce beau monde se retrouve en 1944 ! Mais ont-ils seulement voyagé dans le temps et dans une version franchouillarde de la Twilight Zone ? Ou alors ne seraient-ils pas tous les cobayes d’un jeu de rôle grandeur nature orchestré par leur hôte bizarroïde (l’incroyable Maxime Dambrin au jeu aussi surréaliste que l’intrigue) ? Jonathan Helpert ne répond jamais à cette question fondamentale et c’est précisément ce qui fait l’intérêt de ce film de S-F minimaliste ! C’est en bouleversant les codes de ce sous-genre mythique qu’il réussit son pari impossible ! On se perd dans les couloirs du temps avec ces héros, entre les sceptiques, les convaincus et ceux qui prennent tout ça pour une gigantesque et géniale fumisterie situationisto-dadaiste avec ravissante résistante à nichons incorporée !
Et c’est, paradoxalement, le jeu 100 000 000 000 000% WTF du casting (fait d’inconnus entraperçus dans Le Transporteur 3 ou Astérix & Obélix : Au service de sa majesté !!!) qui renforce cette sensation de malaise et d’étrangeté hypnotique qui nimbe de truc où il ne se passe jamais rien. Huis clos d’une théâtralité hystérique, House of Time parvient à dépasser son côté fauché pour transcender avec intelligence le voyage temporelle, ce thème usé jusqu’à la corde par le premier tocard qui passe…
Après l’invraisemblable Le Grand Tout, House of Time marque le réveil d’un cinéma fantastique français ambitieux, s’éloignant des sentiers battus hollywoodiens ringards (coucou Night Fare, Aux yeux des vivants et toutes ces purgeasses américano-centrées). Pour s’adonner à la rêverie, au conte philosophico-sensoriel expérimental ! Le grotesque n’est jamais loin (n’est-ce pas Jean Rollin ?), mais la sincérité emporte tout sur son passage ! Quel drôle d’ovni filmique !!!

En salles depuis le 13 janvier
2015. France. Réalisé par Jonathan Helpert. Avec David Atrakchi, Laura Boujenah, Esther Comar…

 


House of time de Jonathan Helpert – Bande-annonce par LesBAdeVivalaCinema

 

Partager