MOVIE MINI REVIEW : critique de Imitation Game

Note de l'auteur

Ça suffit pas d’avoir réussi à percer à jour l’indécryptable machine Enigma, le proto-ordinateur nazi légendaire et, par le même occasion, avoir contribuer à vaincre l’ogre hitlérien, pour être reconnu à sa juste valeur. Surtout si, comme le mathématicien Alan Turing, on a le malheur d’être à la fois homosexuel (vivent les années 50, cette splendide décennie pleine de tolérance qu’on a un peu tendance à oublier) et misanthrope et complètement asocial tendance autiste hardcore pire que ce grand taré des allumettes de RAIN MAN. C’est que la vie à Alan Turing, l’un des premiers inspirateurs de l’intelligence artificielle (et accessoirement l’un des génies oubliés du XXe siècle), elle s’est pas super bien passée… Entre brimades permanentes et chasse aux sorcières rétrogrades et choix cornéliens déchirants (vive la guerre!), le destin s’avérera cruel. Spectaculairement cruel…
Le norvégien Morte Tyldum (qui est-il? D’où vient-il?) fait dans l’académisme. Un académisme sympathique mais totalement anecdotique. Benedict Cumberbatch est, comme d’habitude, parfait en être torturé par ses sentiments et ses sacrifices insoutenables (décider de qui doit vivre ou mourir et cacher l’importance fondamentale de son œuvre, y a de quoi devenir dingue). Mais IMITATION GAME ne s’échappe jamais de ce formalisme paresseux qui fait les délices des festivals et des cérémonies officielles… Vivent les réhabilitations posthumes et gentiment condescendantes. Ok, l’incroyable destin d’Alan Turing et de son incroyable machine (dont les mécanismes ne sont jamais vraiment expliqués) méritaient d’être mis en lumière. Mais avec plus de talent et d’imagination que ce gentil téléfilm deluxe, peut-être, non???

En salles depuis le 28 janvier
2014. Grande-Bretagne/USA. Réalisé par Morten Tyldum. Avec Benedict Cumberbatch, Keira Knightley, Matthew Goode…

Imitation Game : bande-annonce officielle VOST par inthefame