MOVIE MINI REVIEW : critique de Infiltrator

MOVIE MINI REVIEW : critique de Infiltrator

Note de l'auteur

infiltrator

 

 

 

Plus humain que le Terminator, mieux camouflé que le Predator, plus vivant que Nabuchodonosor, plus vif qu’un vélociraptor, plus fort que la mort, plus pudique que Xterminator, voici Infiltrator (aux consonances délicieusement porno…). Infiltrator, le super flic US à moustache qui a réussi à infiltrer le cartel de Medelin des 80’s et de Pablo Escobar !
Et il n’y a pas un poil de la moustache au héros qui dépasse dans ce polar vintage qui lorgne méchamment sur papy Scorsese. Avec la touche postmoderne contemporaine qui va bien sous les traits de Bryan Cranston qui replonge, après Breaking Bad, dans les affres de la drogue qui rend fou et qui rend mort… Brad Furman (réalisateur des insipides Players et La Défense Lincoln) traite cette histoire aussi dingue qu’authentique (et manifestement un peu beaucoup romancée de temps en temps) avec un réalisme stupéfiant et une subtilité totalement inattendue. Infiltrator aborde le statut d’agent infiltré, et rend compte de la schizophrénie qu’il entraîne, de la peur permanente d’être démasqué, de l’empathie que l’on ne peut pas s’empêcher de ressentir pour certaines cibles et de l’exaltation malsaine (mais bien réelle) de plonger corps et âme dans une vie de folie… Infiltrator déborde d’une énergie communicative et Bryan Cranston excelle en flic de la police sur le fil du rasoir.
Alors que le clinquant War Dogs se noie dans une complaisance racoleuse, Infiltrator secoue par sa dureté. Il n’y a pas d’espoir dans cette guerre perdue d’avance contre la drogue. Parce que états eux-mêmes bénéficient et utilisent cette grande lessiveuse à dollars maculés de cocaïne et de sang. C’est précisément cette absence de manichéisme imbécile typiquement hollywoodien qui rend ce truc (produit en Angleterre) aussi impressionnant. On est très loin des polars/biopic ultra-calibrés qu’on se prend dans la tronche à longueur d’année. Avec Infiltrator, on est plutôt dans un trip taré et dérangeant, dans une enquête passionnante, dans un monde ambigu, dans un grand film d’amour et dans un conte qui associe la folie formaliste de Scorsese et la rigueur humaniste de Sidney Lumet (l’équation antinomique la plus difficile à résoudre). Magnifique !

En salles depuis le 7 septembre
2016. Angleterre. Réalisé par Brad Furman. Avec Bryan Cranston, John Leguizamo, Diane Kruger…

 

 


Infiltrator Bande-annonce VOSTFR par allocinoche

 

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