MOVIE MINI REVIEW : critique de John Wick

MOVIE MINI REVIEW : critique de John Wick

Note de l'auteur

JOHN-WICK

 

 

 

Il pleut dru sur New York et sur la life à John Wick (Keanu Reeves, le Droopy neurasthénique du cinéma d’action contemporain). Sa femme chérie meurt d’un cancer. Et il ne lui reste plus que ses yeux pour pleurer, sa pathétique muscle car (la célèbre Ford poulain ou mustang je sais plus trop) et un chiot insupportable (dernier cadeau de sa cancéreuse avant de trépasser). Bref, John a grave les glandes. Et quand John le hipster névrosé se fait agresser par un ruskof trisomique (le nouveau cliché ambulant du ciné US) qui lui vole sa bagnole chérie et lui trucide son clébard à la batte de baseball, le visage pétrifié à John ne fait qu’un tour. John, il est pas content. Seulement, le jeune punk slave il sait pas c’est qui John Wick. John Wick c’est juste le baba yaga, le croque mitaine de l’underworld new yorkais. Un super tueur implacable de sa race. Et les cadavres russes vont pleuvoir sur le grosse pomme.
Avec ce pitch minimaliste, les nouveaux venus David Leitch & Chad Stahelski (d’ancien cascadeurs) avaient les armes en mains pour nous offrir un actionner efficace où la mise en scène ferait la différence. C’est que ce genre de polars hardboiled épurés ne tiennent que par le talent du ou des auteurs. Et là, David & Chad, il ont un peu oublié le leur à la maison. OK JOHN WICK tente de renouveler un peu le polar moderne avec la description assez originale d’un monde parallèle ultra codifié voué au crime organisé. Mais les deux loulous se fourvoient implacablement dans une mise en scène à l’encéphalogramme aussi plat qu’une starlette décérébrée issue de la télé-réalité. Pas assez de folie furieuse dans les gunfights (filmés sans inspiration) et pas assez d’épure dans la mise en scène (horriblement clinquante). JOHN WICK végète dans un entre-deux insipide sous le regard de gerbille trépanée d’un Keanu Reeves fantomatique. Faudrait savoir ce que vous voulez les mecs! Parce que votre machin n’est ni un actionner débridé psychotronique (et il y avait largement matière à rendre hommage à la crétinerie incurable de la Cannon Group) ni un film noir épuré et minéral (les spectres de Johnnie To et de Samuel Fuller ne sont pas si loin mais en fait si). Il ne reste qu’une indifférence polie. La pire des réactions possible devant ce type de thriller. Et Keanu Reeves (et sa spectaculaire absence de charisme) plonge encore plus ce truc dans les tréfonds du néant cinématographique intersidéral.

En salles depuis le 29 octobre
2014. USA/Canada/Chine. Réalisé par David Leitch & Chad Stahelski. Avec Keanu Reeves, Michael Nyqvist, Willem Dafoe…

 

 

 

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