
MOVIE MINI REVIEW : critique de Kingsman – Services secrets
Oubliez les chevaliers de la table ronde vêtus d’armures en enjoliveur de mercedes volées… Les paladins des temps modernes arborent des costumes made in England pare balles sur mesure, des lunettes piquées à Michael Caine, un flegme légendaire et une panoplie de gadgets létaux sortis d’un James Bond de supermarché. Les nouveaux Arthur, Merlin, Galahad et compagnie appartiennent à une officine secrète d’espion/assassins redresseurs de torts. Et le jeune briton/bouffon/ziva de banlieue wesh wesh mon frère pas du tout caricatural qui sert de héros (le tocard atomique Taron Egerton) va intégrer cette école de la vie et de la mort pas comme les autres (coucou la mixture indigeste HARRY POTTER/WANTED en mode gentleman toc).
Revoilà donc Matthew Vaughn. Après KICKASS et X-MEN : LE COMMENCEMENT, le réalisateur anglais s’attaque à un nouveau comic book ultraviolent signé Mark Millar (encore lui) et Dave Gibbons. Et comme dans l’écœurant KICKASS, Vaughn se vautre avec un cynisme et un enthousiasme répugnant dans l’apologie cool et décomplexée du meurtre. Sauf qu’ici, Matthew, il fait dans le génocide mondial. Et le résultat dépasse l’entendement. On assiste à une déréalisation vulgaire et cynique et clinquante de la mise à mort, abordée comme un spectacle pyrotechnique où l’on est sensé s’esclaffer innocemment devant d’innombrables carnages bling bling tout en slo-mo libidineuse et ringardissime. KINGSMAN est moralement immonde. Comme son super vilain de pacotille au zozotement pathétique, Vaughn choisit qui mérite de mourir, ici une congrégation de suprématistes blancs massacrés dans une orgies stylistique post-moderne à la gloire de la connerie décomplexée. Cette propension vomitive d’un certain cinéma anglais d’action à se rouler dans la complaisance dégueulasse vient tout droit de la pire période de son illustre modèle James Bond. Celle de la courgette rutilante Pierce Brosnan, le James Bond beauf-überfriqué. KINGSMAN pulvérise les dernières limites acceptables de la morale. Tuer c’est trop bien et en plus ça permet de sodomiser les princesses scandinaves… Ce truc est une honte absolue… Un truc qui s’imagine post-moderne et inoffensif (tout ça est soi-disant du second degré) alors qu’il transmet un message révoltant. Tuer c’est rien. Tuer c’est fun. Massacrer les gens qui pensent pas comme il faut c’est pas grave… Ça peut même être rigolo. L’horreur absolue!
En salles depuis le 18 février
2014. Grande-Bretagne. Réalisé par Matthew Vaughhn. Avec Colin Firth, Michael Caine, Taron Egerton…
Kingsman Services Secrets, Bande annonce VOST par DailyMars
Ah ça mon bon Docteur, l’apologie du massacre et de la justice qu’elle-est-bien-plus-efficace-quand-on-se-la-fait-soi-même c’est du Millar tout craché, pas du Vaughn. Après c’est clair que si ce réalisateur choisit d’adapter du Millar, c’est qu’il doit trouver ça drôlement chouette de tuer des gens, lui aussi.
Le Doc préfère les films de Guy Ritchie, c’est un fait bien connu.
Sinon ça aurait pu être pire, imaginez un peu le même film, mais réalisé par Fincher!! mdr
La morale est donc importante au cinéma? Ce n’était pas l’avis des Cinéphylis(https://www.cinephylis.fr/) dans leur dernier épisode de 2h50. Comme j’aimerais entendre un débat dans « Tonight on Mars » sur le sujet.
Be seeing you,
Mentine