
MOVIE MINI REVIEW : critique de La dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil
Après le biopic maniériste sur Gainsbourg, le bédéiste Joann Sfar trempe à nouveau sa caméra dans l’encre de la nostalgie pop 70’s ! Le voilà qui se lance dans le remake/ré-adaptation du roman culte de Sébastien Japrisot La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil. Une gourdasse rouquine toute en jambes (l’ectoplasme filiforme Freya Mavor) déambule, au volant de sa bagnole américaine rutilante, dans les méandres du labyrinthe mental de son cerveau tout plein de schizophrénie, de nostalgie rance, de nawak scénaristique hallucinant et de maniérisme insupportable. C’est que là, le Joann Sfar, il se prend pour la progéniture d’un Alfred Hitchcock ayant fait des folies de son corps avec David Lynch (ou Henri-Georges Clouzot)…
Alors, il nous balance fièrement à la tronche une bouillie atroce, laide à s’en crever les yeux avec un coton-tige, filmée avec des moignons de pieds rongés par l’acide de la prétention et interprétée n’importe comment par un casting de tocards intergalactiques en perdition absolue (mais Benjamin Biolay quoi !!!). C’est l’hallu ! Il faut le voir pour le croire. En recherchant délibérément à transcender l’artificialité géniale de ses modèles (genre Vertigo et Sailor & Lula avec aussi des morceaux de bouts de Godard), Sfar fracasse son film sur le mur de sa vacuité. C’est qu’il a pas le début du commencement du talent de ses illustres modèles ! Alors il enchaîne les jolies images creuses indignes d’un téléfilm France 3 Poitou-Charentes, les split screen gratuits, les flash forwards nawesques et un surréalisme de pacotille… La catastrophe ! De la première à la dernière image. Tout, absolument tout sonne faux. Mais c’est l’interprétation divinement WTF de la pauvre Freya (sans oublier le grand Benjamin) qui rend ce truc mémorable ! On sort abasourdi de ce navet paranoïaco-mongolo incohérent à bouffer la naphtaline. Ce road movie idiot, se rêvant chronique perverse d’une émancipation sexuelle… Quelque part fascinant… En fait, Sfar est incapable d’insuffler le moindre souffle de vie à sa mise en scène (d’une vulgarité incroyable, carrément sexiste dans sa description des femmes) et à ses acteurs désincarnés. On appelle ça une calamité !
En salles depuis le 5 août
2015. France/Belgique. Réalisé par Joan Sfar. Avec Freya Mavor, Benjamin Biolay, Elio Germano…
Bande-annonce : La Dame dans l’Auto avec des… par PremiereFR
« d’une vulgarité incroyable, carrément sexiste dans sa description des femmes ».
Je suis tout à fait d’accord… L’intégralité de la mise en scène et surtout la manière de filmer l’héroïne (ravissante au demeurant) sont une ode malsaine au mysoginisme vulgaire et bas du front.
On pourrait considérer ça comme une référence à l’époque, à laquelle l’égalité homme femme n’était pas une question aussi forte qu’aujourd’hui, mais ça a juste un arrière goût de nostalgie dégueu…
Tous les plans, absolument tous nous affirment que les femmes sont juste des gourdasses cruchasses tout juste bonnes à se faire troncher par le premier venu dans un hôtel.
Il n’y a même pas la fascination respectueuse que l’on peut trouver, par exemple chez Godard quand il regarde Bardot. Il n’y a que de la vulgarité bassement libidineuse.
Bref, gerbant.
Et en plus de ça le film, sur le fond n’a absolument aucun intérêt. Jeu des acteurs proche du néant, intrigue dont on se contre-fout du début à la fin, dénouement qui n’a ni queue ni tête…
Une belle bouse.