
MOVIE MINI REVIEW : critique de La niña de fuego
L’amour, le désir, l’obsession… Cette putain de trinité à la fois divine et diabolique qui plonge régulièrement l’humanité dans les tréfonds de l’horreur… Dans un Madrid ravagé par la crise, les destins funestes d’une poignée de personnages solitaires s’entrecroisent et s’enlacent dans une danse mortifère bercée par les volutes sépulcrales d’un flamenco ensorcelant (qui donne son titre au film), comme un blues ibérique…
Un professeur au chômage tente par tous les moyens de réaliser les souhaits les plus extravagants (à base de panoplie hors de prix d’une héroïne magicienne de manga japonais) de sa fille leucémique en phase terminale. Au cours de sa déchéance, il va rencontrer l’étrange Barbara, bourgeoise mystérieuse et glaciale (la fille de feu froide comme la mort) emprisonnée par son mari dans son magnifique appartement. En la faisant chanter, il va la faire replonger dans son passé trouble (à elle) et dans un univers BDSM aussi mystérieux que malsain.
C’est à un carnaval de mort (et paradoxalement débordant d’humanité) que nous convie l’espagnol Carlos Vermut. Un labyrinthe sophistiqué, où l’amour, l’incommunicabilité et la misanthropie fusionnent dans un océan de mélancolie proche des œuvres les plus sombres de Robert ‘Short Cuts’ Altman.
Porté par une Bárbara Lennie (vue chez Almodovar) tétanisante de froideur, La niña de fuego, à la mise en scène minérale, plonge tête baissée, malgré un formalisme déstabilisant (coucou les ellipses glaçantes), au cœur de la psyché humaine, où les non-dits détruisent tout et où l’amour fou et la meilleure volonté du monde vous propulse irrémédiablement en enfer (cet endroit pavé de bonnes intentions). Comme dans tout bon roman noir. Et toute cette implacable tristesse contemporaine se conclut par un climax cataclysmique, par une plongée dans la terreur pure et épurée… On ne sort pas indemne d’un film pareille… Impressionnant… Un des grands chocs de l’année !
En salles depuis le 12 août
Espagne/France. Réalisé par Carlos Vermut. Avec Bárbara Lennie, Luis Bermejo, José Sacristán…
Bande-annonce : La Nina de Fuego – VOST par PremiereFR
Pas de mongolo zinzin…
Qu’arrive-t-il au docteur ?
C’est la mise en scène minérale, ça lui fait toujours ça.
😀