
MOVIE MINI REVIEW : critique de La Peau de Bax
Ça rime à quoi d’abord le mardi ? C’est quoi cette journée de merde ? Elle sert à rien franchement… Ce putain de mardi va pourrir la vie de Schneider, père de famille attentionné/tueur à gages méticuleux qui aimerait fêter son anniversaire avec sa famille dégoulinante de mièvrerie, et celle de Bax, écrivain atrabilaire, sa cible du jour !
Rien ne va se passer comme prévu. Impossible, pour l’un comme pour l’autre, de se retrouver seul pour leur grande représentation sépulcrale, pour leur duel à mort situé dans une baraque paumée dans les méandres labyrinthiques et boueux d’un lac nauséabond, comme l’âme de ces deux héros qui cachent chacun bien leur jeu ! La Peau de Bax, c’est rien qu’un théâtre de l’absurde. Blindé d’humour noir et de surréalisme misanthrope prêt à engloutir ces destins pathétiques englués dans ce survival batave froid comme la mort. Schneider, le tueur sentimental, se retrouve avec une prostipute décrépie sur les bras tandis que l’immonde ermite, Bax, tente de se débarrasser de sa gourdasse de fille dépressive et de tous ces parasites croquignolets qui lui collent irrémédiablement aux basques !
Ce thriller décalé surprend en permanence. Alex van Warmerdam, qui interprète l’écrivain irascible, pervertit avec délectation les codes du film noir et enchaîne les fausses pistes et les situations malsaines avec un humour détonnant. Même l’improbable Henri Garcin vient patauger dans cet improbable cloaque, à la fois viscéral et cérébral !
Malheureusement, l’artificialité du procédé se retourne contre le film. Par manque de rythme et de folie, Alex van Warmerdam nous inonde d’ennui poli en se baladant mollement dans les pièces de cette baraque étrange nichée au milieu de nulle part. La théâtralitude frustrante et (un poil) prétentieuse l’emporte sur l’humour noir et la savoureuse mélancolie… Une curiosité…
En salles depuis le 18 novembre
2015. Pays-Bas. Réalisé par Alex van Warmerdam. Avec Tom Dewispelaere, Alex van Warmerdam, Maria Kraakman…
LA PEAU DE BAX – Bande-annonce VO par CoteCine