MOVIE MINI REVIEW : critique de La tortue rouge
Plus de 15 ans après son fabuleux court métrage Père et fille, le batave Michaël Dudok de Wit s’attaque (enfin) au long métrage avec l’aide des mythiques studio Ghibli.
Une île perdue dans le Pacifique. Un naufragé venu de nulle part. Et une putain de tortue rouge géante divine qui l’empêche systématiquement de s’enfuir en radeau. Cette tortue va se métamorphoser en jolie jeune fille rousse pour le grand soulagement du Robinson Crusoé de service en peau de phoque qui commençait à se sentir bien seul loin de la civilisation et des nichons…
Conte initiatique muet d’une beauté à couper le souffle, dégoulinant de poésie à chaque image, La Tortue rouge fait figure de délicieuse anomalie dans le cinéma d’animation moderne rongé par l’hystérie technologique. Comme un fossile vivant. Le dernier soubresaut créatif d’une époque mythique (en gros les 70’s et les 80’s). Une génération pré-japanime qui s’adonnait à la poésie formelle et sensorielle pure (les Japonais aussi d’ailleurs).
C’est la force, mais aussi la faiblesse, de cette fable humaniste. Réussir à nous plonger dans une époque révolue mais aussi nous perdre dans un formalisme vain. C’est qu’on s’ennuie poliment devant ce court métrage étiré à la folie. Ok, les scènes époustouflantes s’enchaînent et Michaël Dudok de Wit fusionne les éléments comme personne (les personnages nageant dans l’océan semblent littéralement voler dans le ciel), mais ce putain d’ennui n’est jamais bien loin. Il faut juste réussir à se perdre corps et âme dans le graphisme dépouillé de cette parabole onirique sur la vie (on comprend pourquoi Isao Takahata s’est autant investi dans l’aventure) mais aussi particulièrement distante et hermétique. Fascinant et glacial à la fois…
En salles depuis le 29 juin
2016. France/Japon. Réalisé par Michaël Dudok de Wit.
La critique à Marc Godin c’est par là…
La Tortue Rouge – Bande Annonce 2016 – VF… par MoviesOfficialTrailers
distante et hermétique? glaciale?? Je ne suis pas du tout d’accord, c’est d’une chaleur, d’une beauté, d’une bonté incroyables… Et c’est tout sauf distant, c’est au contraire très personnel.
C’est simple je n’ai quasiment jamais été ému à ce point au cinéma.
Mais je concède quelques longueurs…