
MOVIE MINI REVIEW : Critique de Layla In The Sky
Le teenage movie US continue de se réinventer… Comme un putain de mouvement perpétuel pour ce genre matriciel et fondamental ! La jeune cinéaste Micah Magee tente un truc de dingo… La chronique antispectaculaire d’une étudiante dont la vie bascule en quelques semaines ! Cette Texane délicatement white trash (bonjour la famille de culs-bénits et de semi-escrocs) entrevoie à peine son salut (elle a obtenu une bourse pour l’université) qu’elle se retrouve enceinte d’un jeune con au cerveau ravagé par les volutes de drogue qui rend idiot. Obligée par ses parents de garder son enfant, Layla va lutter pour sa survie. Une lutte calme, tranquille, délicate, mais une lutte quand même.
C’est tout l’enjeu de Layla In the Sky. Réussir à décrire ce violent passage à l’âge adulte. Mais sans le spectaculaire glauque et voyeuriste d’un Larry Clark ni la poésie sépulcrale d’une Sofia Coppola ou encore cette insupportable iconisation cool qui a ravagé le genre ces derniers temps jusqu’à quasiment le faire disparaître. Micah Magee, elle, fait dans le minimalisme hardcore… Ce premier film colle au basque de son héroïne (la graine de star Devon Keller, clone teenage de Kim ’24 Heures Chrono’ Raver), qui affronte les éléments contraires. Magee joue, elle aussi, avec tous les clichés du genre. Mais pour les retourner complètement. Cette sœur de souffrance de Ree (l’héroïne du fantastique Winter Bones) vit au jour le jour, sans pathos, dans un (faux) conte de fées éthéré, dans une balade hypnotique, pure comme le cristal, au beau milieu d’une Amérique abandonnée. Ce refus borné de toute forme de spectaculaire est régulièrement à deux doigts de plonger le film dans l’inconsistance… Mais l’interprétation lumineuse de Devon Keller vous transperce l’âme et sauve Layla In the Sky de l’exercice de style insipide…
En salles depuis le 22 juin
2015. USA/Allemagne/Grèce. Réalisé par Micah Magee. Avec Devon Keller, Deztiny Gonzales, Jocko Sims…
LAYLA IN THE SKY – Bande-annonce par vodkaster