
MOVIE MINI REVIEW : critique de Le ciel attendra
L’adolescence… Cette période fragile… Cette mort symbolique de l’enfance où l’on remet en question le monde et ses injustices… Souvent violemment… Où fougue et naïveté explosent de mille feux… Moment rêvé pour tous les fanatiques du monde. Ces prédateurs à la recherche de leurs prochaines proies innocentes… Le ciel attendra s’attaque à l’endoctrinement en général et à la radicalisation islamiste en particulier. Au destin de jeunes filles qui plongent petit à petit dans le fanatisme religieux. Deux destins parallèles et antagonistes à la fois. L’une parvenant à partir en Syrie rejoindre Daesh, l’autre se faisant rattraper au dernier moment. Sans oublier la vie pulvérisée des parents qui ne comprennent pas (comment comprendre, comment ?) ce qu’il leur tombe sur le coin de la tronche.
Alors que Les Cowboys, sur un sujet voisin, plongeait dans le classicisme narratif touchant mais un peu trop artificiel, Marie-Castille Mention-Schaar déconstruit totalement son intrigue. À l’image de ses protagonistes perdus dans leur folie et dans leur désespoir. Le ciel attendra se transforme en labyrinthe mental, en puzzle temporel dont les pièces sont des instantanés de vie qui s’entrechoquent dans un chaos intime insoutenable. Avec comme fil d’Ariane, ténu mais salvateur, la psychologue Dounia Bouzar, spécialiste du « désembrigadement » de ces enfants perdus, des enfants détruits mentalement, des enfants qui n’existent plus…
Avec ce travail digne des meilleurs sociologues, Marie-Castille Mention-Schaar prend bien soin de ne jamais stigmatiser une quelconque religion. Le propos n’est pas là. Le ciel attendra ne recherche pas l’affrontement aveugle et imbécile. Il cherche à comprendre les rouages de ce mécanisme mortifère. Pour mieux le combattre. Parce qu’il peut être vaincu. Mais c’est une lutte acharnée, délicate, infinie… À des zillions d’années-lumière des coups de mentons belliqueux de dirigeants enclins à tomber dans le piège tendu par leurs ennemis. Comprendre n’est pas excuser… C’est même, bien souvent, l’unique moyen de triompher…
On sort ravagé (et aussi gorgé, un peu, d’espoir) de cette odyssée sépulcrale au cœur de l’intimité violée de familles banales, persuadées de pouvoir échapper à cette folie qui pousse l’humanité à s’entredévorer. Puissant quoi !
En salles depuis le 5 octobre
2016. France. Réalisé par Marie-Castille Mention-Schaar. Avec Noémie Merlant, Naomi Amarger, Clotilde Courau…
LE CIEL ATTENDRA Bande-annonce VF par atrailerme
Eh bien voilà qui devrait faire fermer leurs gueules aux tocards qui pensent que tu ne sais pas écrire.
ben merci… 😉
Penses-tu ? Ils ne le liront même pas. Ils seront trop occupés à pousser des cris d’orfraie quand le doc bashera le prochain nanar marvel ^^