MOVIE MINI REVIEW : critique de Le garçon et le monde

MOVIE MINI REVIEW : critique de Le garçon et le monde

Note de l'auteur

LE-GARCON-ET-LE-MONDE

 

 

 

La campagne sud américaine genre le Brésil. Un garçon innocent folâtre dans la nature luxuriante et dans son imagination exubérante. Un jour son père s’en va. Pour ne jamais revenir. Le bambin va partir à sa recherche et à la découverte du monde civilisé qui l’entoure.
Cette intrigue dépouillée, ce pure prétexte, le graphiste brésilien Alê Abreu la transforme en poème visuel expérimental d’une beauté flamboyante. LE GARÇON ET LE MONDE est un conte initiatique et philosophique. Alê Abreu, au travers des étourdissantes pérégrinations graphiques de cet enfant, parle de l’humanité. De sa lente auto-destruction par cette civilisation moderne désincarnée qu’elle a elle-même créée. Une civilisation robotisée et implacable qui ne vit plus que pour et par elle-même. L’élément humain est remplacé par les machines anthropomorphiques. La noir froideur mécanique de l’ordre a supplanté le kaléidoscope chamarré de la liberté. Ce message gaucho-écolo à la fois naïf et ravageur (qui rappelle ce chef d’œuvre absolu de 1989, le court métrage L’ÎLE AUX FLEURS, à voir ici) est transmis dans un éblouissant tsunami visuel fait de couleurs et de formes et de textures et de musique et de sensations copulant à l’infini. Avec ce graphisme enfantin hypertravaillé (proche du pop art et des œuvres de Klee, Basquiat ou Miro) ou le collage surréaliste, le dessin et la peinture s’étreignent à la perfection, Alê Abreu nous balance une expérience sensorielle invraisemblable (doublement primée au festival d’Annecy). Dénuée de dialogue. Il faut juste se laisser porté par ce conte moral mélancolique et ses images étourdissantes de beauté… Une beauté crépusculaire et multicolore!

En salles depuis le 8 octobre
2013. Brésil. Réailsé par Alê Abreu. Avec les voix de Marco Aurélio Campos, Vinicius Garcia, Lu Horta…

 

 

 

Partager