MOVIE MINI REVIEW : critique de Le Grand Tout

MOVIE MINI REVIEW : critique de Le Grand Tout

Note de l'auteur

LE-GRAND-TOUT

 

 

Tremble Christopher tremble ! Et toi aussi Stanley, du fond de ton illustre tombeau, tremble, tremble ! Tremblez devant la réponse française à Interstellar, lui-même réponse à 2001, L’Odyssée de l’espace… Voici Le Grand Tout, où les ambitions philosophico-existentielles d’Interstellar avec le budget de La Soupe aux choux !
Une expédition spatiale (manifestement française, vive la France !!!) part découvrir le trou noir le plus proche de notre planète. Perdue dans les limbes de l’espace-temps du cosmos de la galaxie de l’espace, l’équipage s’embarque dans un voyage au cœur de l’univers et de la théorie de la dilatation temporelle de la relativité du temps à Einstein !
Filmé dans un hangar désaffecté en tôle ondulée, rempli de meubles bariolés dégueulasses en plastoc issus des fins de séries invendables d’un Ikéa abandonné de la banlieue d’Amiens, interprété par des acteurs spectaculaires (tous issus des pires séries télé françaises franchouillardes du genre Commissaire Moulin, Julie Lescaut ou No Limit), mis en scène avec une incroyable absence de talent (on comprend strictement rien à l’architecture du mirifique vaisseau spatial qui ressemble à un œuf dur emballé dans du papier d’alu) par le nouveau venu Nicolas Bazz et sublimé par des CGI préhistoriques qui rendent aveugles (indignes des pires prod The Asylum), Le Grand Tout possède absolument tous les atouts du nanar de première catégorie !
Et pourtant, pourtant ! Son scénario incroyablement ambitieux, l’implication totale de ses protagonistes (et ils en ont du mérite les pauvres) et la sincérité absolue de l’entreprise sauvent ce film du néant !
Nicolas Bazz s’inspire de ses glorieux aînés (on pense également à Sunshine et Silent Running voire aussi au délirant Jews in Space de Mel Brooks mais ça c’est pas forcément délibéré) et nous balance ses réflexions mystico-philosophico-existentielles situées à des zilliards d’années-lumière de la Terre et de toutes pensées un tant soit peu équilibrées. Et le résultat détonne ! Malgré (ou grâce à) son accumulation de défauts catastrophiques Le Grand Tout intrigue et se transforme en contemplation hypnotique d’un nanar flamboyant ! Nicolas Bazz a totalement conscience de la pauvreté formelle de son film et n’hésite pas à jouer avec. Tant de naïveté et de sincérité émergeant d’un océan de zèderie appelé à devenir légendaire pour les rarissimes spectateurs (ce truc ne se jouant que dans une seule putain de salle en France) !!! Il faut le voir pour le croire !

En salle depuis le 16 septembre
2015. France. Réalisé par Nicolas Bazz. Avec Jauris Casanova, Hélène Seuzaret, Benjamin Boyer…

 

 

 

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