MOVIE MINI REVIEW : critique de Le Petit garçon (Shonen)

MOVIE MINI REVIEW : critique de Le Petit garçon (Shonen)

Note de l'auteur

PETIT-GARCON

 

 

 

De ce grand taré de Nagisa Oshima, le grand public ne connait (et encore) que FURYO et L’EMPIRE DES SENS, ces deux brulots délirants où le désir charnel, la souffrance et la mort s’enlacent dans un ballet sensuel et morbide. En marge d’une rétrospective massive à la Cinémathèque et de la sortie en DVD (merci le fantastique éditeur Carlotta) des films emblématique d’Oshima, LE PETIT GARÇON qui date de la fin des 60’s ressort au cinéma. Dans une seule putain de salle en France… Vive le cinéma!
Conte enfantin sépulcral tiré d’un fait divers authentique, le film d’Oshima suit le parcours chaotique, à travers un Japon prolétaire, d’une famille d’escrocs pathétiques, spécialisés dans l’arnaque (universelle, coucou l’argentin CARANCHO) aux accidents de voiture (madame ou junior se jetant sous les roues des voitures qui passent histoire de s’arranger à l’amiable).
Fondateur de la Nouvelle Vague japonaise, Oshima retourne ici à la narration classique. Mais une narration étrange. Déstabilisante. Décousue. LE PETIT GARÇON colle aux basques de Toshio (le prodigieux Tetsuo Abe au regard perçant, jamais revu depuis), 10 ans, enfant perdu entre son amour bizarre pour ses parents et sa soif d’indépendance. Une errance mentale et physique. Un road movie fantasmagorique où la bichromie agressive supplante par moment la couleur. Oshima suit  cette famille dysfonctionnelle d’arnaqueurs pathétiques et désespérément humains. Symboles d’un Japon en pleine reconstruction en proie à une spectaculaire schizophrénie culturelle où tradition ancestrale et modernité glauque s’entrechoquent avec violence. On frise le cinéma expérimental. LE PETIT GARÇON est une œuvre âpre, ardue. Le symbole d’un cinéma révolu mais aussi ambitieux que passionnant. D’une époque perdue où les cinéastes japonais ont révolutionné leur art en plongeant dans le quotidien difficile d’une population oubliée en réaction au formalisme artificiel d’un cinéma officiel rongé par l’académisme. Même s’il est difficile à suivre, LE PETIT GARÇON bouleverse par son sujet universel et sa vision impitoyable d’un pays en pleine reconstruction. Un pays à la fois bourreau et martyre. Un truc réservé aux cinéphiles endurcis…

En salles depuis le 4 mars
1969. Japon. Réalisé par Nagisa Oshima. Avec Tetsuo Abe, Tsuyoshi Kinoshita, Akiko Koyama…

 

 


Le Petit Garcon de Nagisa Oshima par buzzvid-trailers-cinema

 

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