
MOVIE MINI REVIEW : critique de Le Tout Nouveau Testament
L’évangile selon Forrest Gump.
C’est à la lecture de ce nouveau chapitre de la Bible, dégoulinant de mièvrerie à crever foudroyé par des éclairs multicolores de guimauve gluante, que nous convie, le plus sérieusement du monde, Jaco Van Dormael.
Alors comme ça, Dieu, c’est rien qu’un gros con (ça, on l’avait déjà un peu deviné) qui vit dans un appartement glauque d’un HLM moisi de Bruxelles. Un jour, sa fillette Éa, révoltée par sa bêtise, pirate son ordinateur, annonce la mort des humains via SMS et fugue, comme son grand frère JC (qui a pourtant mal fini), à la recherche de nouveaux apôtres (tous plus blancs et occidentaux les uns que les autres, bravo le conte universel mon Jaco !!!) tout droit sortis des pires cauchemars sucrés et neuneus d’Amélie Poulain !
Mais qu’est-ce qui a bien pu se passer dans le chamallow géant qui sert de cervelle à Jaco pour que le réalisateur du 8e Jour se lance dans ce conte moral à la naïveté fanatique et aux bons sentiments répugnants ? C’est que Jaco se rêve en substitut gentil de ce Dieu beauf (le fantastique Benoît Poelvoorde, qu’on ne voit presque jamais, bravo la bande-annonce / arnaque) ; un dieu tellement plus intéressant que sa mimi mini messie de fifille conne comme un balai brosse sans brosse et sans manche.
Ce nouvel évangile est une torture absolue. Commencé comme blasphème jubilatoire à la Terry Gilliam (la genèse bruxelloise est un sommet d’irrévérence mordante et non sensique), Le Tout Nouveau Testament se vautre goulûment (sans jamais traiter son intrigue passionnante) dans la contradiction permanente et dans un intégrisme détonnant. Comme une Bible naïve tendance nihiliste…
Le moralisme se répand implacablement. Son paradis fantasmé tout blanc (la diversité, Jaco, il sait pas c’est quoi) et tout mielleux n’est qu’un putain d’enfer concentrationnaire pastel avec ciel en broderie dégueulasse intégré où le libre arbitre et la liberté de penser autre chose que des aphorismes crétins (« La vie, c’est comme une patinoire, des fois on tombe ») n’existent plus. Comme un fascisme bariolé, un bonheur infantile obligatoire.
Jaco passe totalement à côté de son sujet à la Flash Forward. Emprisonné dans son dogme puéril, il ne remet jamais en question l’idéologie chrétienne et ses destins tracés. Il fabrique un monde de sentiments et d’émotions où la réflexion n’a pas lieu d’être. Un enfer émotionnel permanent. Jaco croit nous offrir une ode à l’humanité et à la bonté alors que ce nouveau nouveau nouveau Testament n’est qu’un catéchisme puéril (et intolérant) qui ferait se retourner d’effroi dans sa tombe ce grand lobotomisateur immature de Walt Disney et ferait passer Forrest Gump et Amélie Poulain pour des punks anarchistes sanguinaires !!!
En salles depuis le 2 septembre
2015. France/Belgique/Luxembourg. Réalisé par Jaco Van Dormael. Avec Pili Groyne, Benoît Poelvoorde, Catherine Deneuve…
Bande-annonce : Le Tout Nouveau Testament par PremiereFR
Est-ce que le film ‘‘Le tout nouveau testament’’ est uniquement un film blasphématoire?
Eh bien non, ce n’est pas uniquement un film satanique, antichrétien et faisant la promotion de la théorie du genre. Non c’est également le plagiat inversé d’un livre datant de 2010 et écrit par un chrétien.
Le titre du livre: 18 la prophétie: 1- à l’aube du premier jour.
Le nom de l’auteur: Atanas Ivanov Koutrev.
Les similitudes entre les deux œuvres sont troublantes.
Le livre en question est un mélange de religion, de fantastique, de philosophie avec un peu d’humour.
Le film également.
Le livre est une version moderne et rock and roll de la Bible.
Le film également.
Dans le livre, un jeune homme de 18 ans, vivant à Paris commence à avoir des songes prophétiques, suite à cela, il comprend qu’il doit partir à la recherche de 18 prophètes pour sauver le monde. Il prêche la fin du monde matérialiste et le nombre 18 revient constamment au sein de l’ouvrage.
Dans le film, une jeune fille vivant à Bruxelles décide suite à une rébellion vis-à-vis de Dieu, de partir à la recherche de 6 apôtres pour compléter les 12 de Jésus-Christ afin d’arriver au nombre 18. Elle prêche le matérialisme et la rébellion vis-à-vis de Dieu. Le nombre 18 revient constamment au sein du film, sans que personne ne puisse expliquer pourquoi, ce qui n’est pas surprenant car l’auteur ne le révèle que dans le tome 4, or les réalisateurs ont clairement plagié le tome 1.
La scène du film dans laquelle la jeune fille est debout face à la fenêtre de son immeuble vient directement du premier songe du livre.
La tour de Dieu dans le film ressemble visuellement à l’illustration de la Compagnie Denver dans le livre.
En image subliminale pendant la séquence avec le petit garçon au chapeau noir, on voit une montagne qui ressemble à la montagne sur la couverture du livre.
La première partie du livre évoque de nombreux songes prophétiques, idée reprise dans le film.
La seconde partie du livre raconte l’histoire du jeune homme lorsqu’il part à la recherche des 18 personnes de son premier songe. Chacun de ses apôtres a son propre chapitre, le tout selon un découpage minutieux afin que chacun ait sa partie bien spécifique. Idée également reprise dans le film.
Dans le livre, Dieu guide le personnage principal via des songes.
Dans le film, Dieu est un salaud, combattu par le personnage principal, ce qui rend le travestissement du message de l’auteur d’autant plus grave. Le but du réalisateur étant clairement de manipuler l’information afin que le public ne puisse pas connaître la vérité sur le nombre 18.
Dans le livre, dans le chapitre 35 de la seconde partie, le personnage principal se retrouve face à ce qu’il croit être un miroir alors qu’en réalité il s’agit d’une baie vitrée derrière laquelle il voit quelqu’un qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Cela fut également repris dans le film, il s’agit de la scène du miroir avec François Damiens. Impossible pour le spectateur d’y trouver un sens sans avoir lu l’ouvrage en premier.
Dans le film, le petit garçon au chapeau noir est peut-être une référence à l’homme au chapeau noir du livre.
Dans le film, la scène sous la pluie dans laquelle la jeune fille écarte les bras est une reprise du chapitre 38 de la seconde partie du livre.
Dans le film, la jeune fille reconnaît elle-même que ce n’est pas à elle d’écrire ce nouvel évangile, et que fait-elle? Elle choisit un clochard au hasard et dyslexique de surcroît. C’est ainsi que le réalisateur voit l’écrivain en question, comme un clochard qui peut-être piétiné par lui car étant moins puissant financièrement. Plus tard dans le film, on apprend que le clochard aurait passé 6 mois en prison. Dans le livre, le personnage principal finit par embrasser la passion Christique sous forme d’emprisonnement carcéral qui durera en tout et pour tout 6 mois. Dans le film, on voit à la fin le clochard dédicacer des livres, tout comme l’auteur le fait dans la vraie vie.
Dans le film, la fille et le clochard se rendent dans un endroit qui ressemble à l’illustration de la planète 8 du livre.
Dans le livre, il n’y a pas de place pour la sexualité.
Dans le film, il n’y a que ça. L’homosexualité y est mise en avant comme une qualité via le dernier apôtre, sans parler de la zoophilie.
Dans le chapitre 40 de la troisième partie du livre, il y a un passage de réflexion évoquant des oiseaux, c’est également le cas dans le film.
Pour ce qui est de l’identité de la jeune fille du film. Il ne faut pas chercher bien loin, car dans le livre, dans le chapitre 31 de la troisième partie, le méchant de l’histoire tombe sur une fille qui lui rappelle le personnage principal, car elle est dotée de la même lumière.
Dans le livre, dans la seconde partie, le personnage principal dit à un de ses futurs apôtres de lâcher son arme en échange d’un cappuccino. Dans le film, la jeune fille en fait de même face à François Damiens.
Dans une Interview qui date de début 2013, l’auteur du livre a dit que chaque musique représentait pour lui un livre différent.
Dans le film, ils ont également repris cela, car la jeune fille dit que chaque personne a sa propre musique intérieure.
Finalement quand on enlève du film tous les éléments qui viennent du livre, que reste-t-il?
Il reste des blasphèmes, de la nudité, de la zoophilie, de la théorie du genre, un poisson qui chante, des poulets dans une salle de cinéma, des machines à laver, des SMS et… et c’est tout en fait. Cela fait peu pour un film de deux heures. Et on constate que certains satanistes sont prêts à investir des millions pour inverser le message d’un chrétien indépendant. Message qui bien que le livre soit fantastique, est tiré de faits réels.