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MOVIE MINI REVIEW : critique de Les chansons que mes frères m’ont apprises

MOVIE MINI REVIEW : critique de Les chansons que mes frères m’ont apprises

Note de l'auteur

LES-CHANSONS

 

 

 

Les badlands… Terre aussi aride que spectaculaire paumée au cœur des USA, dans l’état du Dakota du Sud. Dans cette région désertique, perdue dans les limbes du temps et de la sanguinaire conquête de l’ouest, une réserve indienne se dresse, oubliée du gouvernement fédéral et de l’histoire. Dans ce quart monde sidérant de misère, une famille survit vaille que vaille. Une mère aimante mais instable tente de garder sur le droit chemin Johnny, son fiston trafiquant d’alcool, substance interdite dans la réserve, et Jashaun, sa fille débordant de naïveté (sœur de souffrance de Dee ‘Winter’s Bone’ Dolly et de l’inoubliable Hushpuppy des Bêtes du sud sauvage).
La cinéaste Chloé Zhao, qui a côtoyé un temps ce peuple apatride emprisonné dans son propre pays dans des conditions misérables, nous offre une chronique ensorcelante de vie et de pureté. Un conte humaniste moderne. Ces deux enfants sont le symbole d’un peuple abandonné par l’histoire. Un peuple perdu. Un peuple en pleine schizophrénie. Un peuple ravagé par la pauvreté, incapable de s’extirper de son statut de colonisé, écartelé entre traditions ancestrales et une culture western totalement anachronique.
Les chansons que mes frères m’ont apprises fait dans la chronique déstructurée, la succession d’instants de vie (oscillants entre l’anecdote, la violence et l’espoir), sans réel liens les uns avec les autres, en suivant les pas du mysticisme humaniste de Terrence Mallick et du réalisme cru teenage de ce grand taré de Larry Clark. C’est que Chloé Zhao et ses fantastiques acteurs (presque tous amateurs) fuient le misérabilisme et le voyeurisme pour nous submerger sous un torrent d’humanité. Une échappée envoûtante dans un monde oublié de tous… Chez un peuple qui résiste tant bien que mal à ce monde concentrationnaire (les USA, cette démocratie merveilleuse) qui l’a banni de l’histoire. La pureté et la simplicité irradient de mille feux. Fantastique !

En salles depuis le 9 septembre
2015. USA. Réalisé par Chloé Zhao. Avec Irene Bedard, Dakota Brown, Cat Clifford…

 


Les chansons que mes frères m’ont apprises… par diaphana

 

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