MOVIE MINI REVIEW : critique de Les Gorilles

Note de l'auteur

Quand Europacorp et TF1, les machines infernales à décérébrer le spectateur naïf s’associent pour produire un buddy movie avec Joeystarr et Manu Payet, les portes monumentales de l’enfer nanardeux s’ouvrent majestueusement devant nos yeux ébahis et nos cerveaux liquéfiés pour laisser surgir les cavaliers de l’apocalypse cinématographiques plus déchainés les uns que les autres. Y a Cheval blanc de la conquête du scénario nawesque, Cheval rouge de la guerre de la mise en scène hystérique, Cheval noir de la famine des acteurs en perditions et Cheval pâle de la mort cérébrale du spectateur…
Les Gorilles… Comme une expérience irrationnelle. Un trip hallucinogène extrême. Une épiphanie du WTF. Une homélie du néant… Les Gorilles ou la pire comédie française made in France depuis longtemps (pas tant que ça y avait déjà Les Seigneurs et Astérix & Obélix : Au service de sa Majesté). Pourtant, l’idée d’associer Joeystarr et Manu Payet se tenait. Mais le résultat dépasse l’entendement. Le tacheron Tristan Aurouet nous balance à la gueule une comédie incroyablement mal branlée, écrite par un pangolin cocaïnomane fan de hip hop FM de supermarché, torchée (on peut décemment pas appeler ça filmée) avec des moignons de pieds par un tocard interdimensionnel et interprétée par des catastrophes ambulantes manifestement conscientes du désastre industriel en cours (spéciale dédicace à un Gille Lellouch hallucinant en flic du GIGN über grossier). Le duo Starr/Payet ne fonctionne jamais, l’absence totale de gags dignes de ce nom relève de l’exploit et le degré de foutage de gueule du scénario atteint des proportions bibliques.
C’est qu’il faut un degré de cynisme inhumain (ou une naïveté intersidérale) pour oser sortir un truc pareil. On frise l’expérimental, l’art moderne, voire le sabotage situationniste moquant une société du spectacle bling bling en état de putréfaction. Bref Les Gorilles c’est une transe transcendantale, un voyage mental étourdissant dans les limbes mirifiques de l’humour involontaire que les pires drogues dures ne nous feront jamais atteindre. Tellement WTF que même le dieu de la purge Besson n’a pas mis son nom au générique!
Mais y a pire… Y a Robin des bois, la véritable histoire…

En salles depuis le 15 avril
2014. France. Réalisé par Tristan Aurouet. Avec JoeyStarr, Manu Payet, Alice Belaïdi…

LES GORILLES Bande-annonce 2 par europacorp