
MOVIE MINI REVIEW : critique de L’Homme irrationnel
Le meurtre comme catharsis… Comme remède miracle au vide interstellaire d’une vie insipide… La mise à mort comme renaissance… C’est ce paradoxe philosophique qu’affronte un professeur de philo en perdition dans sa tête, dans ses illusions perdues, dans sa dépression de quadra revenu de tout et dans un campus surfriqué d’une Amérique désespérément WASP.
Woody Allen revient au conte moral cruel (rythmé par les fantastiques comptines jazzy du Ramsey Lewis Trio) avec cette histoire toute simple (trop simple) et joue, avec son super casting (un Joaquin Phoenix ultra crédible en colosse charismatique borderline aux pieds d’argile et une Emma Stone parfaite en symbole de l’innocence et de la conscience) avec la peur de la mort et la peur de vivre. De vivre intensément, de ressentir quelque chose dans ce monde cynique formaté écrasant de normalité. Malgré quelques réflexions brillantissimes sur les grands philosophes modernes (exécutés en quelques punch lines savoureuses) et une mise en scène délicieuse de légèreté, cet Homme irrationnel manque de folie. Un comble pour un sujet aussi passionnant. Tout reste désespérément confortable et attendu. Comme si Woody Allen n’osait plus explorer les tréfonds de l’âme humaine aussi profondément qu’avant, lui, le dernier anthropologue des passions humaines. Dommage…
En salles depuis le 14 octobre
2015. USA. Réalisé par Woody Allen. Avec Joaquin Phoenix, Emma Stone, Parker Posey…
L’Homme Irrationnel de Woody Allen – Bande… par LesBAdeVivalaCinema
Oui enfin ce que tu ne dis pas c’est que Allen ne fait que revisiter Crime et châtiment à sa façon. Le personnage interprété par Phoenix n’étant en fait qu’un Raskolnikov des temps modernes. D’ailleurs Allen fait allusion par deux fois au roman et ce n’est pas anodin.