
MOVIE MINI REVIEW : critique de L’Odyssée
Le commandant Cousteau… Mythique marin de cinéma et de télé qui arpenta les océans pleins d’eau de mer du globe dans son gros batô en bois qui danse le calypso avec son bonnet rouge de tocard, son pote Jojo le mérou (qui a dû finir en boîte de thon ou en rouge à lèvres), entouré de ses copains hommes-grenouilles en aluminium qui brillent dans l’eau. Un aventurier de la mer, qui sous prétexte de recherche scientifique, travailla toute sa vie pour l’industrie pétrolière et massacra la moitié de la faune marine pour faire joli devant la caméra (coucou les otaries Pepito et Cristobal, dont l’une est morte dans sa cage et fut remplacée par une « doublure » au moment de leur libération et ça, le réalisateur a oublié de le montrer). Bref, une espèce de gros con égocentrique mégalomaniaque, qui traitait sa famille à peu près avec les mêmes égards que les poissons et la barrière de corail qu’il faisait sauter à la dynamite, pourquoi s’emmerder franchement et pis c’est pour la science, OK ?!
Une icône idéale pour un joli biopic hagiographique bien comme il faut, tout plein rempli de jolies images sous-marines stupéfiantes de beauté qui vont bien et de bons sentiments écolos frelatés qui vont bien aussi. Et Jérôme ‘Zulu‘ Salle s’en donne à cœur joie dans le greenwashing de carte postale et le sentimentalisme dégoulinant. L’Odyssée, c’est surtout l’histoire des relations orageuses entre JYC le mégalo et Philippe, son plus jeune fils, casse-cou à la fibre écolo. Le côté obscur de Cousteau le vieux est à peine effleuré, comme pour servir de base à son ouverture tardive (et toute relative) à son fiston et à la défense de la planète. Les scènes sidérantes de dégueulasserie du Monde du silence ? Disparues… Le mépris sidérant de la faune animale des animaux marins de la mer des océans ? Survolé… Le traitement sidérant de mépris vis-à-vis de Jean-Michel, l’aîné ? Éclipsé…
Résultat, il ne reste pas grand-chose à filmer du bonhomme. Alors Salle nous balance, emballé dans de la naphtaline de premier choix filtrée à la folie, les moments les plus inintéressants de la vie de Cousteau (un Lambert Wilson trop sympathique). Une carte postale géante et chatoyante doublée d’un tour de force technique incroyable (le tournage, aux mêmes endroits visités naguère pas la Calypso, Antarctique compris, a très vite tourné à l’apocalypse). Salle rivalise formellement avec les biopics hollywoodiens dégoulinants de mièvrerie et de raccourcis historiques plus que douteux. Il est incapable de s’extirper de son académisme. Ce n’est pas avec ce truc soporifique que l’on comprendra, ne serait-ce qu’une microseconde, la psyché tordue de cet aventurier incroyable, de cet impitoyable ogre médiatique et domestique.
C’est très très beau et c’est très très con… On dirait Le Grand bleu…
En salles depuis le 12 octobre
2016. France. Réalisé par Jérôme Salle. Avec Lambert Wilson, Pierre Niney, Audrey Tautou…
L’ODYSSEE (2015) – Bande-Annonce / Trailer [VF-HD] par Eklecty-City
tu vas te faire des potes avec celle la c’est sur 😀
+1 pour le monde du silence qui nuança concrètement ma vison du bonhomme a l’époque.. a voir!
Non mais on s’en fout de Cousteau et de son biopic officiel. Nous on veut la critique du dernier Human centipede !