MOVIE MINI REVIEW : critique de Mademoiselle

MOVIE MINI REVIEW : critique de Mademoiselle

Note de l'auteur

mademoiselle

 

 

 

On avait perdu de vu l’illustre Park Chan-wook depuis Staker, son expérience américaine toute en perversion hitchockienne et en formalisme suave. Le voilà de retour avec Mademoiselle (et son éternelle obsession pour les poulpes), nouvelle fête formelle et perverse des sens des yeux des zones érogènes des nichons des filles romantiques à tendance sadomasochistes.
Les années 30. La Corée. Au temps de la colonisation japonaise. Un escroc coréen organise une gigantesque arnaque dans l’espoir de séduire et dépouiller une héritière japonaise excentrique recluse dans son château improbable (digne des contes de fées les plus tordus) perdu au fin fond du pays. Il envoie en éclaireur une jeune pickpocket mal dégrossie pour jouer les femmes de chambre/confidente/manipulatrice. Mais, comme tout bon thriller psychologique qui se respecte, les choses ne vont pas du tout se passer comme prévu. Les deux filles commencent à vouloir se faire des bisous tout partout…
Adaptation d’un roman britannique, Mademoiselle nous entraîne dans un gigantesque labyrinthe mental et sensoriel. Dans une redoutable guerre des sexes… Les points de vue se multiplient. La manipulation est partout. La perversion aussi. Et l’amour aussi. Mademoiselle fusionne love story mielleuse digne des pires soap opera et thriller manipulateur vénéneux avec une aisance renversante. Le style maniéré de Park Chan-wook, proche d’une perfection formelle impossible, fait des merveilles. Sadisme ensorcelant et pureté naïve s’enlacent langoureusement jusqu’à l’extase amoureuse.
Malheureusement, Park Chan-wook se perd dans son style baroque. Mademoiselle, clone en kimono du Bound des Wacho (avec une construction qui multiplie les points de vue, un peu à la Rashōmon mais en beaucoup plus gadget), fait dans l’érotisme clinquant totalement vide de sens (les délires saphiques interminables ne semblent être là que pour dépasser l’interminable scène d’amour lesbienne de La Vie d’Adèle) et le film d’arnaque un peu éculé. Impossible de s’immerger totalement dans cette intrigue glaciale et volcanique. Comme un spectacle de papier glacé. À la fois envoûtant et hermétique…
Sinon, à l’avenir, le bruit des clochettes n’aura plus jamais le même sens…

En salles depuis le 1er novembre
2016. Corée du Sud. Réalisé par Park Chan-wook. Avec Min-hee Kim, Jung-woo Ha, Jin-woong Jo…

 

La critique à Marc Godin c’est par là…

 

 


Mademoiselle – Bande-annonce – Park Chan-Wook par PremiereFR

 

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