
MOVIE MINI REVIEW : critique de Midnight Special
Ça fait maintenant quelques temps qu’il se passe un truc bizarre et vivifiant dans le cinéma fantastique US. Une poignée de jeunes cinéastes tente de s’émanciper de la dictature des CGI tout puissants pour revenir aux origines de ce genre fondamental. La peur, le mystère, la subtilité, l’humanité… L’intelligence quoi !
Un enfant kidnappé… Messie malgré lui d’une secte millénariste… Des agents du FBI sur les dents… Une course-poursuite au cœur de l’Amérique éternelle… Midnight Special n’invente rien. Mais Jeff Nichols (habitué des baudruches boursouflées genre Take Shelter ou Mud), comme possédé par l’esprit de Steven Spielberg et de John Carpenter, nous offre un conte initiatique tordu, un road movie traumatisant, une histoire d’amour familiale universelle. Fusion parfaite entre le Rencontre du troisième type à Spielberg et le Starman à Carpenter, Midnight Special suit un groupe d’adultes protégeant un enfant aux pouvoirs étranges… Ce qui frappe dans ce road movie frisant l’expérimental (on est pas loin du Macadam à deux voies de Monte Hellman), ce sont les déflagrations surnaturelles qui rythment une intrigue académique. À l’image de It Follows et de Monsters, Midnight Special s’inscrit dans une tradition perdue. Celles des grands films de science-fiction humanistes qui ont bercé les débuts des 80’s. C’est la (grande) force et paradoxalement la (légère) faiblesse du film de Jeff Nichols. Réussir à retrouver cette splendeur perdue, à pulvériser 40 ans de surenchère digitale imbécile (coucou Peter Jackson et James Cameron) et à retourner aux fondements de ce cinéma de genre emblématique. Mais sans réussir à s’en émanciper complètement (la nostalgie n’est jamais bien loin).
Mais c’est pas grave. La puissance émotionnelle dévastatrice de Midnight Special emporte tout sur son passage. Jeff Nichols et son casting de dingo (d’où ressort une Kristen Dunst bouleversante) réussissent un tour de force (presque) inimaginable. Retrouver l’essence d’un cinéma américain populaire adulte, qui fait confiance au spectateur. Un spectateur prêt à se faire embarquer dans une intrigue mystérieuse, qui prend son temps pour se dévoiler jusqu’à un climax magnifique de simplicité réussissant à éviter le grotesque. Loin, très loin de la bouillie pour bébé trépanée qu’on nous force à ingurgiter à grand coup de remakes moisis et de débauches technologiques insipides… Une putain de sensation !
En salles depuis le 16 mars
2016. USA. Réalisé par Jeff Nichols. Avec Michael Shannon, Kirsten Dunst, Joel Edgerton…
Midnight Special : bande-annonce VOST (Adam… par inthefame
J’ai adoré également. A la sortie de la projo, j’ai également fortement pensé à Monsters de Gareth Edwards <3. Je ne connaissais pas It Follows, ma prochaine soirée film à la maison. Merci Dr No 🙂
ps: Top critique comme d'hab <3 !
merci!
pour moi IT FOLLOWS est de loin le meilleur des trois, j’espère que tu aimeras!
***attention spolier****
Je viens juste de voir le film et je suis quand ne meme resté sur ma faim. Je suis assez pour ce cinéma indépendant qui pense que peu de dialogue vaut mieux que les diarrhées verbales des filmss pop corn de Michael bay ou autres mais franchement les réactions ou non réactions de certains personnages….ça frise la connerie,quand un enfant te dis qu’il vient d’un autre monde, tu lui réponds pas juste « ok je te crois » mais peut etre : »ah oui mais comment tu es arrivé ici? » ou « dans quel but? »…. enfin grosse frustration et je trouve pas ça logique .à part ça les acteurs sont top, un petit climat mystérieux ,rien a dire. Dans le genre tu comprends rien j’ai préféré IT follows
mais il ne vient pas « nulle part » le gamin…
le dernier plan sur les yeux de Michael Shannon explique tout pour moi…
Intéressant comme théorie… de mon point de vue, il manque un ou deux indices (ou je n’ai rien vu ce qui est probable). En tout cas ça a le mérite de pas laisser indifferent. C’est marrant car à la fin du film j’ai beaucoup pensé à E.T…
****ALERTE SPOILER***
j’ai l’impression d’être le seul à l’avoir vu mais pour moi Michael Shannon vient de ce monde parallèle, c’est pour ça qu’il sait à peu près ce qui se passe pour son fils…
oui la scène finale sur ses yeux est très bien trouvée
une sacrée baffe que ce midnight special. C’est si simple de réaliser un film intelligent et plein de mystère. Je ne peux m’empêcher de voir ce film comme l’antithèse de tomorrowland, à la poursuite du monde de demain dont le propos intéressant
a été tué par la surenchère visuelle et le cahier des charges. Un futur classique ce midnight special