
MOVIE MINI REVIEW : critique de Mistress America
Ha… La jeunesse contemporaine… Oisive et terrifiée et vide dans la tête de son cerveau… Comme chaque putain de génération quoi… Tracy, étudiante coincée (la super Lola Kirke, vue dans Gone Girl) s’ennuie dans sa vie et dans sa fac new-yorkaise… Jusqu’au jour où elle rencontre sa future demi-sœur Brooke (l’icône indé Greta ‘Frances Ha‘ Gerwig) qui l’entraîne en un claquement de doigt dans un New York décalé hyper bourgeois, hyper branchouille et hyper photocopié sur l’univers psychotique à ce grand névrosé de Woody Allen…
Noah Baumbach continue de se perdre dans son cinéma superficiel et léger comme une plume… Teenage movie existentiel, errance labyrinthique et mentale, Mistress America lorgne sur ses grands aînés 80’s oisifs signés Jonathan Demme (le chef d’œuvre oublié Dangereuse sous tous rapports), Susan Seidelman (Recherche Susan désespérément) ou Martin Scorsese (After Hours)… Mais en fait tous ces personnages plus détestables et futiles les uns que les autres passent leur temps à chialer sur leur sort et à tenter de manipuler leur entourage pour leur pitoyable petit profit égoïste… On est bien loin de l’énergie des modèles revendiqués… Noah Baumbach n’échappe pas à ce cynisme postmoderne d’une vacuité atomique… Un cynisme hystérique et paradoxalement réjouissant… Mais totalement artificiel. Tous ces petits bourgeois tristes à mourir courent après leur jeunesse et leur innocence comme des volailles courent après leur tête tranchée un matin de thanksgiving… Tout ça se veut drôle et décalé alors que tout n’est que malaise et superficialité… Noah Baumbach signe un drôle de film… Joyeusement misanthrope ! Le portrait acerbe d’une génération perdue dans sa tête et dans sa solitude et dans ses sentiments et dans ce putain de triste monde tragique qui court à sa perte. Un portrait cruel et détonnant !!! Quel drôle de film !
En salles depuis le 6 janvier
2015. USA/Brésil. Réalisé par Noah Baumbach. Avec Greta Gerwig, Lola Kirke, Nat Baldwin…
MISTRESS AMERICA – Bande-annonce VO par CoteCine