
MOVIE MINI REVIEW : critique de Ni le ciel ni la terre
C’est pas tous les jours que le cinéma français aborde le fantastique. Un fantastique lavé de toutes débauches pyrotechnico-digitalo-mongolo que nous inflige à longueur de purges insipides un Hollywood en pleine décadence. Non. Un fantastique ultra-réaliste. Cliniquement réaliste. Un trip mystique glacé et glaçant, aussi viscéral que cérébral.
2014. Aux confins de l’Afghanistan, à la frontière avec le Pakistan. Un fort perché sur les montagnes arides et hostiles du Wakhan. Et son unité de soldats français attendant leur rapatriement, perdus au milieu des cailloux, des moutons, des bergers et des jihadistes hipsters d’Al-Qaïda. Une nuit, deux hommes disparaissent comme par enchantement. Le capitaine Antarès Bonassieu (ça c’est du prénom de compétition !!!) va mener l’enquête. Une enquête qui va l’entraîner, lui et ses hommes en plein western postmoderne métaphysique sépulcral, au pays de la folie et du mystère minéral, hanté par les fantômes épurés de Philip K. Dick et d’Edgar Allan Poe.
Tout ce sérieux et cette cérébralitude empêche malheureusement ce truc de réellement décoller. Clément Cogitore (plasticien d’origine qui signe son premier film) enchaîne les plans fabuleux mais l’absence cruelle de souffle épique et de chaleur humaine (malgré la performance époustouflante de Jérémie Renier, tout en rage contenue et en cartésianisme malmené) plonge Ni le ciel ni la terre (coucou les références religieuses) dans un irrémédiable hermétisme formel et sensoriel. Cette relecture abstruse du western, du film fantastique et du film de guerre tourne à vide et méritait un peu plus de tripe et chair. Dommage…
En salles depuis le 30 septembre
2015. France/Belgique. Réalisé par Clément Cogitore. Avec Jérémie Renier, Kévin Azaïs, Swann Arlaud…
Ni le ciel ni la terre – Bande-annonce avec… par diaphana
Merci Dr No pour « abstrus(e) », un mot que je m’appliquerai à replacer. 🙂
Be seeing you,
Mentine
succès assuré dans les diners en ville 😀