MOVIE MINI REVIEW : critique de Paris Of The North
Il a vraiment une drôle de gueule le spleen islandais… C’est un désespoir aride, minimaliste et anti-spectaculaire même quand les pires emmerdes vous tombent inexorablement dessus. Hugi végète dans un bled microscopique (Flateyri, 150 habitants) collé au rivage islandais. C’est qu’Hugi est malheureux. Il vient de se faire plaquer comme la merde insensible qu’il est. Normal, Hugi est obsédé par son ex mystérieuses expatriée au Portugal. Alors Hugi se languit entre son jogging au milieu de nulle part et ses pathétiques séances des alcooliques anonymes. Mais un jour son iconoclaste de père (version scandinave) débarque et va un peu réveiller son fiston emprisonné dans sa dépression et dans ce village qui fait un peu penser, version fjord à go-go, au Portmeirion du Prisonnier.
Paris Of The North réunit méticuleusement tous les clichés cinématographiques qu’on aime sur la scandinavinité des choses et des gens! Des personnages gentiment névrosés, une mise en scène dépouillée magnifiant une nature fascinante et sublimant la prison mentale dans laquelle tout le monde est enfermé, tout ça irradié d’un humour pince-sans-rire à la fois glacial et chaleureux.
Hafsteinn Gunnar Sigurðsson (réal de Á annan veg, remaké par David Gordon Green avec Prince of Texas) n’invente rien. Il nous convie juste dans son drôle de pays volcanique où tout le monde se connait, où tout le monde semble perpétuellement défoncé aux tranquillisants pour requins marteaux, et où tout le monde est malheureux et cherche désespérément ce putain de bonheur qui semble n’avoir jamais existé ailleurs que dans les légendes. Une chronique sentimentale simple et touchante… Y a pas à dire les scandinaves ont la mélancolie diablement cinégénique…
En salles depuis le 25 mars
2014. Islande/Thailande/Portugal. Réalisé par Hafsteinn Gunnar Sigurðsson. Avec Björn Thors, Helgi Björnsson, Nanna Kristín Magnúsdóttir…
PARIS OF THE NORTH (París norðursins) – Trailer… par NoPopCorn
