MOVIE MINI REVIEW : critique de S.O.S. Fantômes

MOVIE MINI REVIEW : critique de S.O.S. Fantômes

Note de l'auteur

SOS-FANTOMES

 

 

 

À force de ressusciter n’importe comment les pires fantômes cinématographiques des 80’s dans un déferlement de remakes dégueulasses et opportunistes et dégueulasses et cyniques et dégueulasses, Hollywood devait bien finir par exhumer les chasseurs de fantômes les plus new-yorkais et les plus iconiques de cette décennie ! S.O.S. Fantômes ! Mais Paul Feig (complice des pires comédies US pas drôles de Judd Apatow et responsable en solo de Mes meilleures amies et des purges Spy et Les Flingueuses), il a décidé de tout chambouler. Et de remplacer la testostérone du casting d’origine par une tornade d’œstrogènes postmoderne déchaînée (une super idée sur le papier)… Bref, S.O.S. Fantômes 2016 inverse les rôles et les sexes partout, tout le temps (nan, ce n’est pas sale) et nous offre un quatuor féminin (issu principalement du Saturday Night Live) qui s’amuse (enfin, qui essaie de nous faire croire qu’il s’amuse) à photocopier, le plus paresseusement du monde la comédie culte d’Ivan Reitman.
S.O.S. Fantômes souffre du même mal que l’insupportable Star Wars : Le réveil de la farce de J.J. Abrams, le fan service post-moderno-méta-bidule permanent… Le film n’existe jamais en lui-même. Il n’est qu’un agrégat des scènes cultes de l’original (la première rencontre, le premier combat, jusqu’au monstre géant final, tout y est !) régurgitées n’importe comment au gré d’un scénario qui fait dans le foutage de gueule le plus cinglant. L’intrigue est juste incompréhensible (un tocard invente une bombe à réveiller les fantômes et quatre scientifiques venues de nulle part vont l’affronter) et les SFX fluorescents relèvent des amours contre-nature entre un train fantôme minable, paumé au fin fond d’une fête foraine ringarde de Meurthe-et-Moselle et une boîte de nuit technoïdo-mongolo luminescente du Nord-Pas-de-Calais-ni-de-cerveau. Et en plus, les quatre cavalières de l’apocalypse postmoderne se foutent royalement de leurs personnages stéréotypés. Ce remake/reboot/escroquerie atteint carrément les rives du mépris le plus honteux avec les caméos du casting originel venu cabotiner comme des gorets dépourvus de dignité, mais pas de compte en banque. Voir le pauvre Bill Murray se faire humilier comme ça, et contre un paquet de zillions de dollars, dépasse l’entendement. Comme si Paul Feig prenait un plaisir sadique à humilier ses actrices et son public nostalgeeko-masochiste. Mais, il n’avait pas le canon d’un proton-pack vissé sur la tempe bordel ! Pourquoi ? Pourquoi cette horreur ?
Et pourtant, pourtant, pourtant, au milieu de ce cynisme répugnant, la grande, l’immense Kristen Wiig, avec son personnage lunaire et maladroit (à l’opposé du cynisme de cet obsédé sexuel de Dr Venkman) parvient à sauver ce truc de la catastrophe absolue. En fait, il y a deux films dans le film. Le remake de S.O.S. Fantômes, proprement scandaleux (avec en apogée un climax consternant de bouillie digitale), et le portrait détonant de femmes marginales (le spécial à Paul Feig) perdues dans un monde de fous, doublé d’une vision gentiment sarcastique de la gent masculine, réduite à l’état de machos imbéciles et de fantasmes sexuels musclés de partout sauf du cerveau. Et cette pirouette réussirait presque à masquer l’arnaque fondamentale de ce remake inutile… Mais en fait non… Arnaque !

En salles depuis le 10 août
2016. USA. Réalisé par Paul Feig. Avec Melissa McCarthy, Kristen Wiig, Kate McKinnon…

 

 


S.O.S. Fantômes : bande-annonce finale VOST (2016) par inthefame

 

Partager