
MOVIE MINI REVIEW : critique de Seul sur Mars
Le patriarche formaliste Ridley Scott nous convie à la découverte du carnet de bord vidéo d’un naufragé intergalactique… D’un astronaute laissé pour mort au cœur d’une tempête furieuse sur la planète Mars… D’un botaniste qui va tenter de survivre de longs mois à des centaines de zillions de kilomètres-lumière de la Terre en cultivant des patates au son de la pire compilation disco 70’s de tous les temps ! C’est que l’illustre réalisateur d’Alien tente ici une approche nouvelle (en tout cas pour lui) de la science-fiction. Le réalisme hardcore est de mise. Loin des délires mystico-mongolo-kubrickiens de Gravity et d’Interstellar, Seul sur Mars marche plutôt dans les pas d’All is Lost et de sa méticulosité folle (sans oublier Seul au monde, Space Cowboys et Apollo 13).
Comment survivre en milieu plus qu’hostile ? L’astronaute Mark Watney (un Matt Damon décidément abonné aux voyages intersidéraux foireux et aux sauvetages rocambolesques) va faire appel à son ingéniosité et à son humour décalé pour résister à une mort inévitable.
Ridley Scott surprend son monde avec Seul sur Mars et transforme ce survival cosmique en feel good movie d’une légèreté enthousiasmante. En fuyant délibérément la philosophie plombante de supermarché pour plonger dans un humanisme détonnant de fraîcheur, magnifié par une mise en scène d’une pureté incroyable, Scott nous balance une ode chaleureuse et naïve au génie humain. À son génie scientifique (vive la NASA les gars !!!) et à son génie fraternel… À cette capacité qu’a l’homme de survivre coûte que coûte et d’aider son prochain à la moindre catastrophe.
Ce genre de messages positifs détonnent dans une société moderne où la paranoïa et la misanthropie se répandent comme un cancer en phase terminal. Ridley, lui, il s’en fout. Tout ce qu’il veut, c’est glorifier les plus belles qualités humaines en nous balançant des plans de folie (la planète Mars n’a jamais semblé aussi réaliste)… Quitte à plonger dans un angélisme forcené… Mais cette énergie folle déployée par ces personnages et la réalisation tonitruante emportent tout sur leur passage. Résultat, on suit corps et âmes ce naufragé de l’espace. Et on tremble pour lui !!! Et on sort de ce truc en croyant, ne serait-ce qu’un temps, à cette mythique (et bien illusoire) bonté humaine, exaltée comme jamais !!! Magnifique !
En salles depuis le 21 octobre
2015. USA. Réalisé par Ridley Scott. Avec Matt Damon, Jessica Chastain, Kristen Wiig …
Seul sur Mars – Bande-annonce 2 VOST par DailyMars>
Bon je n’ai pas encore vu le film mais de ce que je comprends de votre critique, Ridley Scott s’est juste contenté d’adapter le roman (tant mieux s’il est resté fidèle). Ce n’est pas lui qui a inventé le côté « feel good » et l’ingéniosité à survivre. La roman était quand même un excellent matériel de base
oui cest exactement ca, les bons points de la critique viennent plus du scenario que de la mise en scene plutot plate de scott, tres faible quand il s’agit de faire ressentir le temps passe sur mars, tout cela semble bien trop court…
Vive Ridley Scott! Et merci pour ce film qui est un chef d’œuvre du fantastique
*SPOIL/SPOIL/SPOIL*
Sans remettre en cause les qualités de ce film, il y a quand même de sacrées facilités scénaristiques, je trouve.
Le gars est botaniste – une mission sur Mars qui emmène un botaniste, pourquoi faire ?
Quand il se rend compte que la bouffe d’astronaute ne lui permettra pas de tenir très longtemps, il se met à planter des pommes de terre amenées là par l’équipe pour Thanksgiving – coup de bol quand même, elle sont crues et apparement pas traitées contre la germination.
D’où ma question : A quoi sert un botaniste dans une mission martienne à part si on compte le laisser pour mort sur place pour en faire une histoire ?
On apprend que les chiottes de la NASA ensache les excréments de ses astronautes sous vide. Coup de bol là aussi parce que sinon, fini l’ensemencement bactérien de la terre martienne pour faire pousser les patates.
Le gars a en plus une bonne culture de l’épopée martienne – le seul apparemment, parce que s’il fallait compter sur les cadres de la NASA… – pour retrouver un vieux robot envoyé là en 1997. Et tout seul comme un grand sur une planète qu’il ne connaît pas, sans GPS, il tombe dessus au milieu de l’immensité sabloneuse.
En plus d’être botaniste c’est un sacré bricoleur le gars. Il augmente la durée de vie des batteries de son véhicule, il improvise un chauffage à l’intérieur du dit véhicule avec des isotopes radioactifs, il remet en état une centrale solaire…
Bon on pourrait continuer avec le rouleau d’adhésif qu’il a comme par hasard à la ceinture le jour où il faut réparer son casque.
Malgrès tout, Damon et son capital sympathie emporte le tout et fait passé les facilités du scénario nombreuses et on arrive à s’intéresser à ce qui arrive à ce personnage.
Rarement vu un film aussi chiant. C’est pas un feel good movie, mais un feel very looooooong movie. LA raison est simple : le suspens est tué dans l’oeuf par le fait qu’on sait systématiquement que notre super scientifique va trouver une solution à chaque nouveau problème. De ve fait le film devient une sorte de docu qui aurait pu être présenté par les frères Bogdanov à l’époque de temps X.
Et puis franchement les perso sont tous caricaturaux au possible, je ne parle même pas de cette fin totalement abominable de bons sentiments sirupeux.