MOVIE MINI REVIEW : critique de Souvenirs de Marnie

MOVIE MINI REVIEW : critique de Souvenirs de Marnie

Note de l'auteur

MARNIE

 

 

 

Souvenirs de Ghibli…
Avant d’abandonner temporairement (vraiment ?) la production de long métrages animés, les studios Ghibli ont livré, dans un dernier spasme créatif frénétique, trois œuvres représentatives du mal être et de la crise existentielle que subit ce studio mythique en phase terminale. Les patriarches Miyazaki (avec le songe mélancolico-labyrinthique LE VENT SE LÈVE, la review ici) et Takahata (avec le magnifique et soporifique CONTE DE LA PRINCESSE KAGUYA, la review là) se sont noyés corps et âme dans leur propres univers, tristement incapables de se renouveler.
Hiromasa Yonebayashi (réal du délicat ARRIETTY) symbolise, bien malgré lui, ce qu’il faut malheureusement appeler la décadence de Ghibli. Entre son graphisme d’une douloureuse banalité (pour ne pas dire médiocrité) et son histoire insipide (adaptée d’un roman briton poussiéreux des 60’s et ça se sent) SOUVENIRS DE MARNIE est incapable de rivaliser avec ses glorieux ainés.
Anna est une gamine solitaire et mélancolique. Envoyée en bord de mer pour soigner son asthme, cette orpheline(vive la vie) aux yeux bleus va rencontrer une fillette aux cheveux d’or, la spectrale Marnie qui vit dans un manoir au pied d’une crique. Les deux âmes esseulées vont se réconforter et batifoler dans l’espace temps et dans les douloureux souvenirs du cerveau plein d’imagination d’Anna.
Découvrir son passé flamboyant pour accepter la dure réalité du présent. SOUVENIRS DE MARNIE est le bien triste reflet de la fin d’un monde. Un conte intimiste et nostalgique qui se morfond dans l’absence d’empathie pour ces deux fillettes anecdotiques… On sent bien la volonté de s’inscrire dans l’univers Ghibli où le monde réel et le monde de l’imagination s’enlacent langoureusement pour ne plus faire qu’un. Malheureusement Yonebayashi, écrasé par l’ombre implacable de ses mentors, plonge dans la mièvrerie anecdotique et clichetonneuse  (la « disneyisation » du studio n’a jamais été aussi flagrante) et le mélo sirupeux. Ne restent que les souvenirs poignants d’un monde merveilleux. D’un monde irrémédiablement révolu. Putain de temps qui passe et qui détruit tout…
Souvenirs de Ghibli…

En salles depuis le 14 janvier
2014. Japon. Réalisé par Hiromasa Yonebayashi. Avec les voix de Sara Takatsuki, Nanako Matsushima, Susumu Terajima…

 

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