
MOVIE MINI REVIEW : critique de Tarzan
C’est le grand retour hollywoodien du sauvage musclé des abdos et du regard, au strabisme plus ou moins convergent, arborant fièrement son slip en peau de bête. Le Tarzan qui batifole dans les lianes de la savane de la jungle de l’Afrique et qui fait des trucs dégueulasses avec ses amis les animaux vu qu’il connaît tous leurs cris d’amour d’abord !
Lord Greytsoke (un Alexander Skarsgård au regard de veau mort très loin de l’animalité de Christophe Lambert) et sa Jane hystéro retournent au Congo belge pour combattre l’esclavage et la folie capitalisto-colonialiste incarnée par Christoph Waltz en mode méchant en pilotage automatique ! C’est la première fois que les innombrables aventures cinématographiques de l’homme-singe traitent frontalement de l’esclavage. Mais ce héros ancestral, créé par l’immense Edgar Rice Burroughs, ne réussira jamais vraiment à s’extraire de son racisme latent et d’une certaine condescendance. Voir ce beau mâle blanc (et aristo tant qu’on y est hein !) devenir le roi des animaux (et des autochtones, bonjour la parabole quand on y pense), contempler cet authentique Adam aryen blondinet, accompagné de son Eve/Jane à nichons (une Margot Robbie en mode potiche de service) gambader dans la jungle congolaise reste un spectacle tordu… Et comme ce tâcheron désincarné de David Yates s’avère incapable d’insuffler le moindre souffle épique à ce produit politiquement correct et horriblement calibré au pixel près, Tarzan s’enfonce dans les limbes de la vacuité digitale (au secours les SFX dégueulasses qui rendent illisibles les rarissimes moments de bravoure).
Seul le message anticolonialiste (et cruellement naïf, dans la vraie vie, le Congo belge était un authentique enfer terrestre) sauve, très vaguement ce blockbuster insipide de la paresse artistique dans laquelle il se vautre avec délectation… Sans intérêt quoi…
En salles depuis le 6 juillet
2016. USA. Réalisé par David Yates. Avec Alexander Skarsgård, Margot Robbie, Christoph Waltz…
Tarzan : bande-annonce #2 VOST (Alexander… par inthefame
>>>l’immense Edgar Rice Burroughs<<<
Si je puis me permettre, si l'oeuvre d'Edgar Rice Burroughs est effectivement la matrice de tous les films d'aventure et de science-fantasy dans lesquels Spielberg et Lucas ont tranquillement puisé sans jamais vraiment rendre hommage à la source, Edgar Rice Burroughs reste un homme de son temps.
Certes il fait preuve d'une grande imagination et décrit des civilisations et des péripéties très détaillées qui ont dû enflammer les petits cerveaux des "geeks" de l'époque, mais bonjour les stéréotype misogynes, colonialistes voire racistes contenus dans ses récits. Tarzan aujourd'hui ne passerait pas. C'est une oeuvre mineure sans vision qui fait la part belle au "joli temps des colonies" et qui entérine tranquillement les "théories raciales" dégueulasses du 19 ème siècle justifiant l'injustifiable.
Etant un fan du John Carter de Disney qui aurait pu devenir une très grande saga si seulement le service marketing de Disney avait su le vendre correctement et éclipser StarWars, je me suis intéresser à l'oeuvre originale. Et je n'ai pas pu la finir. Décevant même en replaçant dans le contexte de l'époque pour trouver des excuses au gars.
Hollywood devrait refondre complètement ce personnage et arrêter de le faire jouer par des prototypes d'aryens à la musculature obtenue en boîte et en faire un personnage iconoclaste et contestataire dénonçant la brutalité du monde capitalistico-patriarcal qui est le nôtre au lieu d'essayer d'en faire un super-héros au pays des bamboulas.
Donc immense…