
MOVIE MINI REVIEW : critique de Ted 2
C’est un Seth MacFarlane perdu au pays de la vulgarité réac pas drôle (contrée mythique où il gambade avec ses amis Judd Apatow et les frangins Farrelly) qui tente un come-back désespéré (comment passer, en quelques années, de génie du rire, coucou Les Griffins, clones sympatoches des Simpsons et coucou l’arnaque bien-pensante Ted, à tocard intégral, coucou Albert à l’ouest et coucou la gênante, très gênante cérémonie des Oscars 2013 ???) avec le retour des aventures pseudo-trash de son ours en peluche libidineux et drogué jusqu’à ses pitits yeux en plastoc !
Ted et sa grognasse/blondasse/alibi nichonnée Tami-Lynn se marient alors que John et Lori ont divorcé. Tout à son bonheur, Ted voit la justice et son statut de personne lui tomber sur le coin de la gueule. Le nounours va devoir, entre deux volutes de marijuana (fumer de la weed n’est ni drôle ni subversif, c’est même devenu un parangon de conservatisme cool), prouver, avec l’aide de John et d’une avocate aux grands yeux de poisson mort/fan de bongs phalliques (c’est censé être drôle, si si, je vous jure) qu’il est un être vivant et pas un objet (au secours le film de procès pachydermique)…
L’âme… Cette putain d’âme… Ce machin du dedans de la tête qui nous différencie des salamandres, du lichen et des sandwichs au thon mayonnaise de la cantine… L’âme de Ted est au cœur de cet incroyable et pathétique sequel ; Tout comme l’âme, en totale déliquescence, de ce pauvre Seth MacFarlane. C’est que Ted 2 se vautre lamentablement dans la vulgarité molle et dans les parallèles politiques plus que douteux. Oser comparer le destin de son ours en peluche avec celui des afro-américains victimes de l’esclavage relève de la folie pure. MacFarlane se prend horriblement au sérieux dans cette catastrophe ambulante (plagiat nawesque du grand John ‘Breakfast Club’ Hugues) lavée de toutes formes de gags (on rigole quand mec ?) et faisant la part belle, dans un final grotesque situé au Comic Con de New York, à un humour cruel de tortionnaire anti-geek proprement stupéfiant.
Seth MacFarlane, la bave aux lèvres et la créativité aux abonnés absents, semble vouloir régler ses comptes avec un public volubile qui l’a oublié aussi vite qu’il l’a déifié. Ted 2 se métamorphose en cri de haine pure mixée à un appel au secours pathétique et méprisant à sa fan base. Comment se relever d’un tel naufrage ?
En salles le 5 août.
2015. USA. Réalisé par Seth MacFarlane. Avec Mark Wahlberg, Seth MacFarlane, Amanda Seyfried…
Ted 2 : bande-annonce #2 VOST (Mark Wahlberg) par inthefame