MOVIE MINI REVIEW : critique de The Double

MOVIE MINI REVIEW : critique de The Double

Note de l'auteur

THE-DOUBLE

 

 

 

L’enthousiasme qu’ont les Britons à se vautrer allègrement dans les délires concentrationnaires orwello-burgesso-huxleyens est fascinante. Presque 30 ans après le séminal et matriciel BRAZIL, Richard Ayoade (le génial nerd de THE I.T. CROWD et le réalisateur du magnifique SUBMARINE) nous balance son univers oppressant et kafkaïen (et polanskien aussi pendant qu’on y est) à lui… Avec THE DOUBLE, Ayoade adapte très très très librement un autre grand auteur respirant la joie de vivre et exaltant le bonheur, Fiodor Dostoïevski (ce qu’a failli faire Polanski d’ailleurs).
Bienvenue dans le petit monde étriqué et désespéré de l’étriqué et désespéré Simon, employé de bureau timoré et invisible. Un jour, dans sa boîte oppressante débarque James, son double (son doppelgänger pour faire érudit) charismatique et irrésistible. Une relation étrange et malsaine va se jouer entre ces hommes, ces opposés absolus, ces faces opposées d’une même pièce…
C’est la grande mode des doubles surréalistes… Après l’éprouvant BLACK SWAN d’Aronofsky et le prétentieux THE ENEMY de Denis Villeneuve, Richard Ayoade nous propose un voyage langoureux, décalé et étouffant dans la psyché humaine. Dans la folie… Si, visuellement, Ayoade impressionne avec son méta-monde bureaucratique aliénant (coucou BRAZIL quand même mec), sa mise en scène, un peu trop consciente de sa propre grandeur (et de celle des autres genre Korismaki, Godard ou Lynch) et son scénario, trop cérébral et tortueux, empêchent THE DOUBLE de s’extraire du pur exercice de style hermétique. Un peu comme le dernier délire délirant psychédélique de Ben Wheatley, A FIELD IN ENGLAND mais en plus accessible. C’est beau. C’est triste. C’est un pur trip sensoriel… Mais c’est froid comme la mort. Et aussi très arrogant dans le fond. Ayoade se noie littéralement dans ses références écrasantes et n’existe plus par lui-même (un comble pour ce film, non?). Quelle frustration… N’est pas Welles ou Kubrick qui veut Richard…

En salles depuis le 13 août
2013. Grande-Bretagne. Réalisé par Richard Ayoade. Avec Jesse Eisenberg, Mia Wasikowska, Wallace Shawn…

 

 

 

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