
MOVIE MINI REVIEW : critique de The Gambler
Il s’en passent de belles en Lituanie! C’est qu’on parie sur la mort dans ce pays balte, aux paysages industriels aussi cinégéniques que glauques, paumé en pleine Europe de l’est. Vincentas, médecin ambulancier accroc aux jeux en tout genres (des petits chevaux aux courses de lévriers) en a plus que marre de tout le temps perdre et de se faire régulièrement défoncer la gueule par son bookmaker. Un beau jour il décide, avec ses collègues aussi tarés que lui, de créer le deadbook, une nouvelle officine clandestine de paris. Mais des paris très spéciaux. Des paris hebdomadaires pour savoir qui, des patients de son hopital, va mourir le premier! Ils sont ouf dingos ces baltes ravagé par la vodka et les conditions de vie difficiles.
Lointain cousin de l’Harvey Keitel de BAD LIEUTENANT et du Nicolas Cage d’À TOMBEAU OUVERT, Vincentas (le barbus charismatique Vytautas Kaniusonis) tente de survivre entre ses pulsions autodestructrices, son addiction maladive, sa création qui lui échappe (en devenant carrément un sport national) et sa vie privée qui part en vrille.
Thriller glaçant et iconoclaste, tranche de vie tarée doublée d’une description d’un pays méconnu laissé à l’abandon blindé d’alcooliques irresponsables, THE GAMBLER impressionne. Par une mise en scène sèche comme la mort (qui accompagne perpétuellement ses héros) parsemée de plans étourdissants (dont un 360 degré impossible et interminable qui ridiculise les pires délires filmiques de Claude Lelouch et de Peter Jackson) et par une intrigue sépulcrale mais jamais larmoyante. La connerie irrépressible et l’appât du gain, ces « qualités » humaines universelles, on les retrouvent dans les endroits les plus improbables…
Un thriller hyper efficace qui attend gentiment son remake US…
En salles depuis le 31 décembre
2013. Lituanie. Réalisé par Ignas Jonynas. Avec Vytautas Kaniusonis, Oona Mekas, Rimas Blockis…