
MOVIE MINI REVIEW : critique de The Voices
Bienvenue dans le monde merveilleux du dedans de la tête à Jerry, gentil sociopathe, quoique létal, qui voit la vie littéralement en rose comme dans un film d’Elvis des 50’s où explosent de mille feux pastel une Americana de carte postale et un bonheur obligatoire spectaculairement oppressant. Sinon Jerry discute en permanence du sens de sa vie avec Bosco son gros chien à l’accent anglais et M. Moustache, matou rouquin tentateur à fort accent écossais. Et Jerry, qui lutte à sa manière contre ses pulsions meurtrières va très vite perdre les pédales et va commencer, dans la joie et la bonne humeur et un tsunami de couleurs et un humour irrésistible à trucider un casting féminin improbable (Gemma Arterton et Anna Kendrick, deux créatures plutôt abonnées aux purges Hollywoodiennes) et à entasser les têtes étêtées dans son frigo rutilant. Des têtes volubiles. Bref Jerry (l’incroyable Ryan Reynolds, bien loin de ses navets habituels) c’est le nouveau Norman Bates, mais en mode mignon!
Marjane Satrapi abandonne les romans graphiques et transcende totalement son high concept furieusement méta-post-moderne machin et casse gueule (genre fusionner HENRY PORTRAIT OF A SERIAL KILLER avec le cinéma sucré et artificiel de Jacques Demy et John Waters, le tout saupoudré d’une méga-dose de folie bollywoodienne) pour s’abandonner à la comédie horrifique délirante et romantique. C’est qu’elle l’aime son psychokiller à la recherche désespérée de l’amour et de l’intégration dans la société.
Marjan manie l’humour noir à la perfection. Elle prend à bras le corps ce sous-genre horrifique tellement codifié pour le métamorphoser en rom-com tarée et acidulée, sans oublier le réalisme cradingue, élément indispensable pour faire tenir un si fragile édifice. THE VOICES est un savoureux vent de fraicheur qui revigore un genre horriblement sclérosé et calibré, jalousement gardé par une horde d’ayatollahs adeptes du torture porn paresseux… Sympathique quoi!
En salles depuis le 11 mars
2014. USA/Allemagne. Réalisé par Marjane Satrapi. Avec Ryan Reynolds, Gemma Arterton, Anna Kendrick…
La critique à Lordofnoise c’est par là…
The Voices, Bande Annonce VOST par DailyMars
Vu doublé en Français, je déconseille.
Sinon le film est assez bordélique, on ne sait jamais si on est dans une comédie ou bien dans le registre horrifique 1er degré. Au bout d’un moment ça lasse.
Il y avais selon moi une piste à appronfondir qui était de montrer plus le monde réel dans lequel évolue le personnage comparativement à son fantasme Pleasantville ou Grease histoire de s’enfoncer dans la névrose du serial killer.
Par exemple, la fabrique de baignoire et ses ouvriers en « bleus de travail » rose, c’est la réalité ou pas ?
Sinon, Reynolds est selon moi un acteur honnête qui ne passe pas son temps à cabotiner et qui est largement sous-exploité par Hollywood. De plus il a une jolie voix et il bouge bien. Le générique de fin étant aussi surprenant que réussi 🙂